L’Ayurvéda insiste à juste raison sur la qualité des aliments

Le "bio" fait l'objet de nombreuses critiques

Le « bio » fait l’objet à tort de nombreuses critiques!

J’ai entendu récemment sur Europe 1 le célèbre médecin nutritionniste Jean Michel Cohen affirmer avec véhémence que les aliments biologiques n’étaient pas meilleurs pour la santé que les aliments cultivés avec engrais et pesticides. Ce n’est là, hélas, que l’une des nombreuses critiques que l’on retrouve régulièrement dans les médias contre le « bio », une croyance qui crée le doute dans l’esprit du consommateur et alimente une polémique dont on devine à qui elle profite. Ainsi, on entend souvent dire que les rendements de l’agriculture biologique sont trop faibles pour nourrir la population du globe. Les faits démentent cette affirmation. L’agriculture en Inde a atteint en effet des rendements record sans recours aux OGM ni aux pesticides ! C’est le cas du riz, de la pomme de terre et du blé qui sont cultivés selon des méthodes connues sous le label d’agro-écologie. Basées sur des informations scientifiques et des connaissances locales, ces méthodes ont été mises au point par le père Henri de Laulanié[1] dans l’île de Madagascar. Résultats ? Les rendements sont de 30 à 40% supérieurs à ceux de l’agriculture conventionnelle. Et malgré toutes ces contre-vérités, le public demande de plus en plus de « bio ». En Angleterre, quatre ménages sur cinq achètent des produits biologiques. La10e édition du Baromètre Agence BIO /CSA2 estime que 64% des Français ont consommé bio en 2012, dont 8% sur une base quotidienne.

Une étude réalisée dans les années 2000 en France à l’initiative du cancérologue Henri Joyeux sous le nom d’ABARAC (Agriculture Biologique Agriculture Raisonnée Agriculture Conventionnelle) a comparé les qualités d’un échantillonnage de produits des trois formes d’agriculture. L’objectif de l’étude était de déterminer laquelle des trois produisait les aliments de meilleure qualité. De l’avis même des opposants à cette démarche, les résultats étaient difficiles à interpréter pour des raisons d’échantillonnage. Ils montraient toutefois que les produits « bio » contiennent moins de nitrates, de xénobiotiques et dans quelques cas plus de nutriments d’intérêt pour la santé (acides gras insaturés). Il n’y aurait pas de différence significative en revanche entre les produits AB, AR et AC quant à la teneur en mycotoxines résiduelles. Toujours en France, l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) a publié un rapport de synthèse des publications faites depuis 1980 sur le « bio » dans le monde. Le rapport reconnait la supériorité du « bio » en ce qui concerne les résidus de pesticides et de nitrates. Il note l’absence de différence quant aux risques mycotoxique et microbiologique. Le rapport dit par contre ne pouvoir conclure quant à la valeur nutritionnelle étant donné le peu de résultats statistiquement significatifs publiés.

Le commerce du "bio" se porte bien

Le commerce du « bio » se porte bien

Une récente étude internationale financée par l’Union Européenne et publiée ces jours-ci dans le British Journal of Nutrition montre qu’il y a des différences importantes entre fruits, légumes et céréales « bio » et fruits, légumes et céréales « non bio ». Ces résultats sont basés sur une méta-analyse de 343 études. Ils montrent que les aliments « bio » contiennent plus des composés antioxydants, favorables on le sait à une meilleure santé, avec des niveaux inférieurs de métaux toxiques et de pesticides. Les antioxydants sont des substances naturelles empêchant ou retardant les dommages aux cellules, ce qui réduit le risque de nombreuses maladies. Ils combattent les radicaux libres qui interviennent dans le développement du cancer, des maladies cardiovasculaires, du diabète, de la maladie d’Alzheimer, de la maladie de Parkinson ainsi que d’autres maladies. Si les fruits et légumes sont généralement riches en antioxydants, les fruits et légumes biologiques contiendraient plus de ces molécules bénéfiques. Les meilleures sources alimentaires d’antioxydants sont les fruits et légumes riches en vitamine C (fraises, brocoli, le chou frisé), vitamine E (noix, épinards), bêta-carotène (carottes, patates douces, pois) et lycopène (pastèque, pamplemousse rose, tomates).

La certification AB est répandue

La certification AB est répandue

L’équipe internationale à qui l’on doit cette recherche a été dirigée par le professeur Carlo Leifert de l’Université de Newcastle. Il conclut qu’il y a une gamme plus élevée d’antioxydants, entre 19% et 69%, dans les aliments « bio ». En marge de ces molécules bénéfiques pour la santé, il a trouvé des niveaux élevés de cadmium dans les cultures conventionnelles, métal à l’origine de nombreux désordres au niveau des reins. Quant aux résidus de pesticides, ceux trouvés sur les cultures conventionnelles étaient quatre fois plus élevés que sur les cultures biologiques. Les experts estiment que la présence de pesticides dans le « bio » serait due en grande partie aux sols en cours de conversion. Dans l’agriculture conventionnelle, le fait que les doses respectent certaines normes en vigueur n’a rien de rassurant car ces résidus s’accumulent dans l’organisme au fil du temps, créant un terreau fertile pour les maladies. Certes, le « bio » actuel n’est pas toujours exempt de molécules toxiques, ce que ses détracteurs mettent en exergue.  On notera cependant que c’est la première étude de cette amplitude qui montre des différences aussi nettes et aussi importantes en faveur du « bio ».

Étal de légumes "bio"

Étal de légumes « bio »

Le « bio » a acquis ses lettres de noblesse d’agriculture offrant une meilleure qualité nutritive que l’agriculture conventionnelle depuis l’étude conduite par un groupe de chercheurs de la Washington State University. Cette étude a rassemblé des experts dans des catégories aussi diverses que l’horticulture, la génétique, les statistiques, l’écologie microbienne, les sciences alimentaires, la pomologie (l’étude des fruits), les sciences des sols et l’agro-écologie. Leur idée était de montrer que le « bio » était plus que la simple absence de pesticides et autres toxiques chimiques. En un mot : que le « bio » apportait une valeur nutritive largement supérieure. C’est un point fondamental car nous savons que les nutriments, Vitamines A, B ou C, Oméga 3, oligo-éléments, fer…  sont indispensables à notre organisme. Or, depuis bien longtemps, les scientifiques constatent impuissants l’appauvrissement de la qualité nutritionnelle des aliments depuis la fin de la guerre[2]. Bien que complexes pour le grand public, leurs travaux montrent qu’il faudrait manger 26 pêches d’aujourd’hui pour obtenir la même quantité de vitamine A qu’une pêche des années 50 ! La pêche d’antan suffisait aux besoins d’une personne en termes d’apport journalier recommandé. Alors que plusieurs pays, dont les Etats-Unis, le Canada ou l’Angleterre, commencent à prendre en compte la question des nutriments[3], en France, les pouvoirs publics évitent simplement d’en parler. C’est dans ce contexte que les chercheurs de la Washington State University ont analysé la qualité des sols et des produits issus de 26 fermes californiennes produisant des fraises, la moitié d’entre elles en agriculture « bio ». Il s’agit de l’étude la plus complète jamais effectuée sur ce sujet puisque des échantillons ont été régulièrement prélevés et 31 critères évalués deux années durant. L’étude a montré sans contestation possible que les fraises « bio » avaient des taux supérieurs d’antioxydants, d’acide ascorbique (vitamine C) et de composés phénoliques avec une durée de vie plus longue et davantage de matière sèche (et donc moins d’eau).

Champ d'orge en culture "bio"

Champ d’orge en culture « bio »

L’effondrement de la valeur nutritionnelle des aliments a préoccupé les chercheurs partout dans le monde. Ainsi, une étude canadienne a montré qu’en un demi-siècle la pomme de terre avait perdu plus de la moitié de sa vitamine C et de son fer ainsi que plus d’un quart de son calcium. Pire, la totalité de sa vitamine A a disparu alors qu’elle est indispensable au développement des cellules ainsi qu’au bon fonctionnement du système immunitaire ! Cette étude a  constaté que près de 80 % des aliments testés avaient vu leur teneur en calcium et en fer diminuer. Toujours à ce sujet, le rapport Still No Free Lunch de Brian Halweil[4] du World Watch Institute (États-Unis), s’est lancé dans une méta-analyse des études existantes, confirmant la baisse dangereuse des nutriments suite à l’utilisation intensive de pesticides et d’herbicides, les excès d’engrais qui augmentent la vitesse de croissance des plantes et diminuent proportionnellement le temps de fixation des micronutriments. Autre constat : les techniques intensives épuisent aussi les sols, dont la teneur globale en nutriments diminue. Brian Halweil pointe également les traitements de conservation et les rallongements du temps de transport. « Un aliment parcourt en moyenne 2.500 kilomètres avant d’être consommé » estime l’expert américain ! Certains fruits, cueillis trop tôt, n’ont pas le temps de développer les nutriments liés à l’ensoleillement, comme les anthocyanines ou polyphénols. Or ces nutriments protègent contre le cancer et la détérioration des cellules du cerveau. C’est un vaste sujet d’inquiétude quand on sait que deux tiers de ce que nous mangeons provient de produits industriels, beaucoup moins riches en vitamines mais contenant de fortes quantités de graisse et de sucre. On aura compris au bout de ce long cheminement pourquoi il est préférable de manger « bio », une recommandation faite par les médecins ayurvédiques.

L'agriculture védique va plus loin que le "bio"

L’agriculture védique va plus loin que le « bio »

Ces médecins ayurvédiques considèrent le « bio » comme une étape vers l’alimentation du niveau de qualité préconisé par l’Ayurvéda Maharishi.  Cet idéal est l’agriculture védique. De quoi s’agit-il? « L’agriculture védique va au-delà de l’agriculture biologique » explique Patrick Nicolas[5], botaniste, paysagiste et formateur en reconnaissance et connaissance des végétaux, ainsi qu’en agriculture et jardinage biologiques, « on peut dire, pour résumer, qu’elle est une agriculture biologique enrichie de l’influence nourricière qu’apportent les mélodies des sons védiques ». Lorsqu’on parle d’agriculture védique, le public n’imagine pas l’étendue et la subtilité de la connaissance qu’elle recouvre. Deux raisons à cela. La première, parce qu’on associe à l’agriculture l’idée de rusticité et souvent de pénibilité et qu’on néglige trop souvent l’extraordinaire richesse qu’englobe la culture ordinaire des champs, de la complexité des plantes et de leur développement jusqu’à leur rôle fondamental pour l’alimentation et donc pour la santé humaine. La seconde, pour ce qui est du Véda, il est évident que presque tout le monde ignore ce qu’il est et ce qu’il peut apporter dans ce domaine. L’agriculture védique ajoute à l’agriculture « bio » – exempte d’OGM, d’engrais, de pesticides et de fongicides chimiques- les sons védiques qui vont développer la richesse intégrale des plantes, ce qui se retrouvera dans le goût comme dans la valeur nutritive. La croissance et la valeur nutritive des plantes sont alors optimales. Elles sont capables d’élever le niveau de conscience et d’améliorer la santé de tous ceux qui les mangent. Ce concept n’est pas étranger à la science moderne puisque plusieurs études reconnaissent que certaines mélodies favorisent la croissance des plantes et renforcent leur valeur nutritionnelle. Une thèse d’ingénieur agricole répertoriant plusieurs dizaines d’années de recherches sur le sujet a été publiée en 2000 en France par Yannick Van Doorne. Toutes les phases de croissance de la plante, depuis la germination de la graine jusqu’à la poussée des feuilles, des fleurs et des fruits bénéficient de cette influence harmonisante. Pour produire cet effet, l’agriculture védique utilise les mélodies et récitations védiques qui s’avèrent les plus efficaces pour animer l’intelligence inhérente de la plante. Les aliments produits par l’agriculture védique regorgent de vitalité, ce qui est mis en évidence par une valeur nutritionnelle et un goût supérieurs. Nous reviendrons en détail sur ce sujet dans un prochain article.

 

Jo Cohen avec Patrick Nicolas

 

 

 

 

 

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[1]                       Le père Laulanié a développé ces méthodes à Madagascar. Il a établi une ONG afin de les diffuser. Plus de 500 millions d’agriculteurs l’appliquent aujourd’hui sur de petites exploitations qui nourrissent deux milliards d’individus. Ces méthodes utilisent essentiellement les ressources de façon plus judicieuse.

[2]                       Thomas D., A study on the mineral depletion of the foods available to us as a nation over

the period 1940 to 1991, 2003

[3]                       David F. Garvin, Ross M. Welch, and John W. Finley, « Historical shifts in the seed mineral

micronutrient concentration of US hard red winter wheat germplasm », Journal of the Science

of Food and Agriculture, 2006

[4]                               Brian Halweil, Still No Free Lunch, Worldwatch Institute, 20

[5]                       Patrick Nicolas crée en 1982 une pépinière qui compte aujourd’hui plusieurs collections

botaniques au niveau national. Il est consultant en France et à l’étranger, spécialiste  en agriculture védique.

3 réflexions sur « L’Ayurvéda insiste à juste raison sur la qualité des aliments »

  1. JACQUELINE

    Bonjour JO
    Votre article est passionnant : depuis déjà plusieurs années, nous manger bio le plus possible. Bien sûr il faut consommer ces aliments bio le plus frais possible, les cuisiner de façon simple, cela compte aussi.
    Malgré toutes ces études que vous décrivez, il y a et aura encore pendant longtemps des détracteurs qui font le maximum pour casser cette image du bio qui est meilleur à la santé du corps. Sur France 2, récemment un débat qui opposait J M Cohen (il n’est pas de votre famille ?) et une autre personne dont je ne me rappelle pas le nom mais qui lui défendait l’alimentation bio et végétarienne : M Cohen affirmait ce que vous disiez en début de votre article.
    Par contre je ne savais pas que l’agriculture védique allait plus loin que le bio avec les sons. J’ai hâte de découvrir l’article sur ce sujet.
    J’ai une question sans relation avec l’article : j’ai lu que l’encens même de très bonne qualité était nocif, qu’il fallait le laisser consumer sans qu’on soit dans la pièce, et de bien aérer la pièce quand on y revient.
    Est ce vrai ? quel est votre avis sur ce sujet ? vaut il mieux diffuser des huiles essentielles ?
    merci d’avance pour votre réponse et vos précieux conseils.
    amicalement
    Jacqueline

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    1. deliege

      Bonjour Jacqueline,
      Il s’agissait du Dr Jérôme Bernard-Pellet.
      Vous trouverez plusieurs vidéos sur Yout… de ce docteur qui sait de quoi il parle…
      Bien à vous
      Fabienne

      Répondre
    2. Jo COHEN

      Bonjour Jacqueline

      Non, Jean Michel COhen n’est pas de ma famille. Il tire à boulet rouge sur le « bio » comme beaucoup d’autres médecins. Y a tant d’intérêts financiers en jeu que je n’en suis pas étonné. Les études sérieuses qui confirment l’avantage du « bio » existent. Et heureusement, on commence à trouver du « bio » dans les boutiques spécialisées et dans les grandes surfaces. Ne pas prêtez trop attention à ces détracteurs, le public en redemande du « bio » comme en témoignent les chiffres et le succès de salons comme Marjolaine. Pareil avec les OGM : le public ne veut pas d’OGM alors que le discours médical nous dit que c’est bon et tire sur les recherches françaises sur le sujet. Faisons pour ne fois la sourde oreille.

      Au sujet de l’encens, la qualité est primordiale. Il y en a du « bio » aussi. Choisissez la top qualité.
      Je sais que les marques Satya et Suraj sont bonnes. Nag Champa aussi.
      J’utilise surtout les Suraj au santal.

      Bon dimanche à vous
      Jo

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