De son nom latin Tinospora cordifolia, le Guducchi – terme qui signifie « celui qui protège » – est un puissant Rasayana. Il passe pour la plante la plus divine de la pharmacopée de l’Ayurvéda qui l’appelle aussi Amrit, terme sanscrit synonyme de nectar d’immortalité, préparation censée donner l’immortalité à tous ceux qui en consomment. Dans l’épopée du Râmâyana, le prince Rama demande au à la déité Indra de ressusciter tous les singes et les ours morts au combat contre le démon Ravana. Indra réalise alors le vœu du prince Rama en jetant sur les cadavres entassés sur le champ de bataille quelques gouttes d’Amrit, préparation à base de Guduchi. Parmi les nombreuses plantes contenues dans l’Amrit Kalash Maharishi (voir à ce sujet ) figure en bonne place le Guduchi. L’usage de cette plante est bien documenté dans la Caraka Samhita comme dans la littérature ayurvédique moderne, ce qui a facilité le travail les scientifiques qui ont validé la plupart des effets connus du Guduchi.
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Shilajit, le trésor de l’Himalaya
La réputation du Shilajit est loin d’être usurpée. La meilleure qualité de cette substance bitumineuse que l’on trouve dans les montagnes de l’Himalaya est achetée avant sa récolte par la plupart des pays riches du Golfe. Le terme sanscrit Shilajit signifie « conquérant des montagnes et destructeur de faiblesse ». La Caraka Samhita décrit quatre types de Shilajit contenant respectivement de l’or, de l’argent, du cuivre et du fer. Le plus efficace est la variété noire à base de fer, appelée Lauha Shilajit. L’Ayurvéda confère au Shilajit, essence des antiques forêts tropicales, le pouvoir de guérir de très nombreuses maladies. Depuis peu, la science moderne commence à confirmer les étonnantes propriétés de cette substance formée il y a environ cinquante million d’années, au moment où la formation de la chaîne montagneuse de l’Himalaya broyait des forêts tropicales entre d’énormes rochers, formant un exsudat composé d’humus contenant des résidus organiques, notamment de l’acide fulvique, un antioxydant très populaire, et de l’acide humique.
Les vertus du Tulasi, le « basilic sacré » de l’Inde
Il n’est pas de plante plus commune en Inde que le Tulasi[1], également appelé Surasah, son deuxième nom en sanscrit. De son nom latin ocimum sanctum, cette plante trône dans tous les foyers indiens depuis la nuit des temps. Omniprésente dans tous les traités ayurvédiques, elle se présente sous forme d’un arbuste pouvant atteindre un mètre de hauteur. Sa taille normale se situe entre 30 et 60 cm. Parmi les nombreuses variétés de Tulasi connues, les plus courantes sont le Krishna Tulasi, le Rama Tulasi et le Vana Tulasi. La tradition védique prête au Tulasi d’authentiques vertus divines[2]. La plante y a le statut d’une déité féminine, certains y voyant une incarnation de la déesse Lakshmi, d’autres celle de Sita ou encore celle Vrinda. Le Tulasi est décrit dans le traité des Puranas comme « la plus sacrée des plantes sur terre », ce qui explique ses nombreux usages dans la sphère spirituelle. En Inde, avant toute crémation, une feuille fraîche de Tulasi est mise dans la bouche des morts afin de faciliter leur passage vers un « au-delà paradisiaque ». Certains colliers destinés à éveiller la conscience des vivants – baptisés du terme générique de « rudraksha », sortes de rosaires de méditation – sont faits à partir des branches de l’arbuste. Son parfum est également utilisé pour purifier l’atmosphère des temples.
Ashwagandha, la reine des plantes antistress de l’Ayurvéda
Qualifié souvent de « ginseng indien »[1], l’Ashwagandha – de son nom latin Withania somnifera – est certainement l’une des plantes les plus précieuses de l’Ayurvéda. Appartenant à la même famille que la tomate, l’Ashwagandha est un arbuste à feuilles ovales dodues donnant des fleurs jaunes. Il porte des fruits rouges de la taille d’un raisin sec. Cet arbuste est originaire des régions sèches de l’Inde, l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Aujourd’hui, il est également cultivé dans des climats plus tempérés. Le terme Ashwagandha signifie précisément « odeur de cheval », sa racine fraîche rappelant en effet l’odeur du cheval, conférant du coup à celui qui en consomme l’endurance de l’étalon, y compris au plan sexuel. L’Ashwagandha contient de nombreux produits chimiques, des alcaloïdes stéroïdiens, de la choline, des acides gras, des acides aminés ainsi qu’une variété de sucres. Bien que les feuilles et les fruits aient des propriétés thérapeutiques intéressantes, c’est surtout la racine de la plante qui est le plus couramment utilisée en Ayurvéda.