De bonnes relations sont aussi un facteur de bonne santé

Le statut marital influe sur la santé

Le statut marital influe sur la santé

Selon la tradition védique, avoir de bonnes relations dans le cadre du mariage est un important facteur de santé. L’union entre un homme et une femme est vue comme une institution sacrée. Sa durée peut aller au-delà d’une vie ! La structure du mariage védique est tripolaire, avec au sommet le niveau du Divin et à la base le niveau des deux époux. Cette structure repose sur un système de valeurs en rapport avec la vie intérieure. Les parents les enseignent à leurs enfants dès leur plus jeune âge. Ainsi, chaque matin, ils sont invités à penser à Dieu et à participer au rituel de la puja. Le respect d’autrui et le respect des aînés leur sont enseigné très tôt, tout comme le sens du partage et de l’hospitalité. L’invité est traité comme un dieu selon la formule sanscrite atithi devo bhava, et ce quelque soit son statut social. La tradition védique recommande à chacun des époux de dévouer sa vie à son conjoint tout en restant connecté en permanence avec le niveau divin. Elle propose un certain nombre de conseils afin de nourrir cette relation et d’éviter ainsi de donner prise aux conflits qui mettraient en danger le mariage et la santé des époux. Le but de cette structure est de favoriser l’amour pour toute la famille, un amour fondé sur l’idéal de la maîtrise de soi. L’égoïsme, le modèle “donnant donnant” et l’intérêt personnel n’y ont pas leur place. La paix domestique, la paix intérieure et la réalisation de la perfection spirituelle par le yoga et la méditation sont la clé de relations satisfaisantes.

Dans cette relation, le besoin d’amour est naturel. « L’épouse dépend de son mari, le mari dépend de son épouse, cette dépendance enrichit le cœur. Meilleur est le cœur, plus grand est l’amour. La vie maritale est une excellente occasion pour développer la vie spirituelle. Ce qu’un moine gagne par le célibat, l’homme ou la femme mariée le gagne par la dévotion. L’amour du mari et de la femme est un moyen de gagner l’unité, l’union » explique le sage indien Maharishi Mahesh Yogi. Ainsi, la vie maritale apporte la sécurité et la stabilité du cœur, essentiels pour la survie du mariage. « Chacun prend volontairement soin du désir de l’autre, ceci est l’idéal de la vie maritale. Chacun vit pour l’autre et se lie à l’autre. Ce lien d’entraide mène à la libération. Chacun donne le maximum à l’autre et reçoit en retour le maximum de l’autre » ajoute Maharishi Mahesh Yogi. Certes, nous sommes assez loin du modèle de mariage qui prévaut de nos jours en occident. Pourtant, paradoxalement, les recherches scientifiques les plus récentes confirment la validité de ce modèle védique et de ses valeurs ainsi que l’influence positive de bonnes relations sur la santé générale des époux.

Le mariage est sacré en Inde

Le mariage est sacré en Inde

Une étude présentée il y a à peine quelques jours à l’American College of Cardiology de Washington montre que le statut marital compte : les personnes mariées présentent moins de risques de maladies cardiovasculaires que les personnes divorcées, veuves ou célibataires. Cette étude, conduite au Langone Medical Center de l’Université de New York, a porté sur  plus de 3,5 millions d’hommes et de femmes. Auteur de cette étude, le Dr Carlos Alviar, cardiologue au Langone Medical Center, estime que cette étude est radicalement différente de celles qui l’ont précédé et qui avaient donné des résultats contradictoires. Cette nouvelle étude, la plus importante par la taille de l’échantillon, est la plus complète, ce qui explique la cohérence de ses résultats. Les études antérieures ne faisaient aucune distinction entre les statuts matrimoniaux et se concentraient sur un seul type de maladie cardiovasculaire. L’étude du Dr. Carlos Alviar analyse quatre types de maladies cardiovasculaires chez des personnes âgées de 21 et 99 ans. Aux maladies coronariennes classiques, il a intégré les accidents vasculaires cérébraux, les anévrismes aortiques abdominaux[1] et les maladies artérielles périphériques[2]. L’étude montre que les divorcés sont plus susceptibles de contracter une maladie vasculaire, aortique et vasculaire cérébral, alors que les personnes veuves présentent un risque plus élevé pour les maladies coronariennes ou de l’extrémité inférieure. Les jeunes ont un risque moindre que les personnes plus âgées. Cohérents pour la première fois, ces résultats confortent l’idée que le mariage a un effet protecteur sur la santé du système cardiovasculaire. Ils sont en accord avec l’Ayurvéda qui estime que le cœur n’est pas une simple pompe. Le cœur réagit particulièrement aux émotions. Les pensées négatives augmentent le rythme cardiaque et la pression artérielle alors que la générosité et le pardon abaissent le stress physiologique  et la pression artérielle.

Le divorce favorise les maladies cardiovasculaires

Le divorce favorise les maladies cardiovasculaires

Si de bonnes relations dans le cadre du mariage sont un facteur de santé, des relations conflictuelles ont un effet inverse comme l’a montré une récente étude portant sur 39 sujets et publiée dans le journal Personal Relationships. Des conflits répétés peuvent affecter à terme le bien-être physique et mental des partenaires. Le Dr Angela Hicks, à l’origine de cette étude, a analysé les changements physiologiques et émotionnels qui interviennent dans les couples le jour suivant un conflit. Les troubles du sommeil sont les premiers effets constatés avec, le lendemain matin, un taux plus élevé de cortisol, l’hormone du stress. Tous les participants ont eu des problèmes de sommeil après un conflit, ce qui  valide la maxime biblique « Que le soleil ne se couche point sur votre colère »[3]. Les participants anxieux par rapport à leur relation sont ceux qui ont perdu la plus grande quantité de sommeil. Les moins affectés sont ceux qui ont le  moins d’attachement émotionnel. Le conflit a aussi des répercussions sur l’humeur du lendemain. Ces résultats montrent comment les conflits influent sur la santé émotionnelle et physique au fil du temps. Pour diminuer les conflits dans une relation, l’Ayurvéda conseille d’éviter les pièges suivants qui ne font que mettre de l’huile sur le feu : chercher à avoir raison, vouloir changer l’autre, juger, rationaliser et défendre son point de vue. Ne pas aggraver une différence d’opinion est avant tout une affaire d’apprentissage. Il faut prendre l’habitude de ne pas chercher à avoir raison, de ne pas vouloir changer l’autre pour résoudre ses problèmes, de ne pas juger ou rationaliser et surtout de se détacher du besoin de défendre son point de vue. Lors de ce processus, l’apprentissage du pardon tient une place importante. Une étude parue dans le Journal of Family Psychology révèle l’impact positif du pardon sur une relation. C’est l’un des attributs les plus précieux pour maintenir une relation saine.

Le pardon est la clé de bonnes relations

Le pardon est la clé de bonnes relations

L’Ayurvéda peut se révéler une aide précieuse en cas de conflits répétés dans un ménage. Un régime pour apaiser Pitta, notamment le sous dosha Sadhaka Pitta, est vivement conseillé pour réduire les conflits, surtout pendant la saison chaude. Dans la mesure où les émotions sont souvent impliquées dans de telles situations, l’Aromathérapie Maharishi conseille certaines huiles essentielles pour renforcer l’atmosphère de paix qui prévaut dans le ménage. « L’idée est de développer la félicité, favoriser le lâcher prise, améliorer la communication, donner de la gaité, faire chuter l’aigreur et la colère… et même donner le sourire aux plus grincheux » explique Claudette Maurin, consultante en Aromathérapie Maharishi (voir à ce sujet http://la-voie-de-l-ayurveda.com/laromatherapie-maharishi-au-service-de-la-femme/). En micro-diffusion, le Lavandin aide au lâcher prise. Mettre aussi une goutte sur le centre énergétique du sommet de la tête[4] et une sur le plexus solaire. Il est également possible de diffuser de l’ylang-ylang, du basilic citronné, de l’orange rouge, de l’orange amère (plus sédative), de la mandarine ou du citron. « On peut alterner ces huiles en diffusion ou en micro-diffusion, mais surtout ne pas les mélanger. Elles garderont ainsi toute la puissance qui leur est propre » ajoute Claudette Maurin, avant de préciser que « certaines de ces huiles essentielles ne s’appliquent pas sur le corps en raison de leur caractère photosensible ».

L'altruisme et la générosité sont naturels

L’altruisme et la générosité sont naturels

L’altruisme et la générosité sont des ingrédients essentiels pour maintenir de bonnes relations, dans ou en dehors du couple. La science moderne commence à reconnaître la pertinence de ce précepte de la sagesse védique, que l’on retrouve dans de très nombreuses traditions philosophiques et religieuses. Le professeur Richard Davidson, neurophysiologiste de renom à l’Université de Wisconsin Madison  a conduit une étude au cours de laquelle une somme de 100 $ a été donnée à deux groupes de personnes. Le premier a reçu l’instruction de dépenser cet argent à son profit, le second au profit d’autres personnes. A la fin de la journée, il a mesuré les changements au niveau du bonheur de tous les participants. Le groupe qui a donné les 100 $ à autrui a obtenu de bien meilleurs scores de bonheur que l’autre groupe. Cette empathie est une disposition innée chez les tout-petits. Si un petit enfant voit quelqu’un en difficulté, il lui viendra spontanément en aide. L’imagerie médicale montre que lorsque nous sommes généreux, les zones de satisfaction et de récompense de notre cerveau s’activent. Nous sécrétons alors plus de sérotonine, l’hormone de la bonne humeur qui permet notamment de limiter l’agressivité. Les bonnes actions améliorent aussi notre immunité en réduisant le stress et le cortisol qui en résulte. L’entraide représente également un rempart contre la solitude. Les relations sociales préservent le cerveau et le cœur et sont des gages de longévité. Lors d’une étude menée auprès d’un groupe de bénévoles, ces derniers avaient effectivement le sentiment d’une meilleure qualité de vie, d’une meilleure estime d’eux-mêmes. L’altruisme semble en fait bénéfique au cerveau dans son ensemble. Des études américaines montrent aussi que les enfants sociables et attentifs aux autres sont plus populaires, meilleurs à l’école et mieux dans leur peau (moins d’anxiété et de dépression notamment).

Les pratiques religieuses renforcent la santé

Les pratiques religieuses renforcent la santé

Si les recherches scientifiques sur les effets de pratiques spirituelles comme la méditation sur la santé[5] datent d’une cinquantaine d’années, celles sur les effets de pratiques religieuses sur la santé sont plus récentes. Le sujet était considéré jusque là comme « relevant de la sphère personnelle ». Pourtant, la santé n’est pas étrangère aux préoccupations des religions. Elles sont nombreuses à préconiser le respect de certaines règles alimentaires, où à déconseiller pour certaines la consommation de viande ou pour d’autres celle de l’alcool. En tant qu’organisations sociales, elles apportent un soutien social qui peut aider et protéger. Les prières et les pratiques qu’elles préconisent favorisent une meilleure santé mentale, des états psychologiques plus positifs, plus d’optimisme et de foi sans compter les expériences profondes auxquelles accèdent certains pratiquants. Pas étonnant que la foi dans le divin ou la fréquentation de sages figurent parmi les Rasyanas du comportement préconisés par l’Ayurvéda. Au plan scientifique, les études[6] montrent que les pratiques religieuses diminuent la pression artérielle, favorisent un profil lipidique de meilleure qualité, une meilleure fonction immunitaire ainsi qu’une réduction de la mortalité générale. La pression artérielle chez des personnes ayant assisté à des services religieux, prié et étudié fréquemment un livre sacré comme la Bible est plus basse par rapport à ceux qui s’adonnent rarement à ces activités. Une étude portant sur un vaste échantillon représentatif des musulmans sunnites et chiites du Koweït[7] a confirmé une baisse de la pression artérielle lorsque les candidats fréquentaient la mosquée, priaient cinq fois par jour, faisaient l’aumône et lisaient ou écoutaient quotidiennement le Coran. Regarder fréquemment un programme religieux à la télévision ou écouter un tel programme sur une radio religieuse n’a donné aucun résultat significatif.

 

Jo Cohen

 

 

– Si vous avez aimé cet article, merci de le recommander à vos amis en cliquant sur le logo de votre réseau social préféré (Facebook, Linkedin, Twitter, Google +).

– Vous pouvez aussi recommander l’ensemble du site à vos proches sur la page La Voie de l’Ayurvéda de Facebook afin de les faire bénéficier de cette précieuse connaissance. Je vous en remercie par avance.

– Vous pouvez laisser un commentaire.

– En vous inscrivant sur la liste La Voie de l’Ayurvéda, vous serez averti par email chaque fois qu’un nouvel article sera publié. En outre, vous recevrez en cadeau un livret de 40 pages expliquant les différentes étapes de la « Minicure Ayurvédique à domicile ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[1]                               L’anévrisme aortique abdominal est une forme d’anévrisme se produisant au-dessous de la poitrine suite au durcissement des artères.

[2]                               Dans les maladies artérielles périphériques les plaques de gras qui s’accumulent diminuent le flux sanguin du cœur vers les jambes.

 

[3]                               Ephésiens 4 : 26.

[4]                               Ce point est à 2 fois 4 doigts au dessus des sourcils.

 

[5]                               Ce sujet sera abordé séparément dans le cadre d’un prochain article du blog.

[6]                               Seeman, TE, Fagan – Dubin, L. & Seeman, M. (2003) . Religiosité / spiritualité et santé: Un examen critique de la preuve de voies biologiques. American Psychologist, 58 , 53-63.

 

[7]                       Al- Kandari, Y.Y. (2003). Religiosité et son rapport à la pression artérielle chez les Koweïtiens sélectionnés. Journal de Biosocial Science, 35, 463-472.

 

7 réflexions sur « De bonnes relations sont aussi un facteur de bonne santé »

  1. Patrick

    Très bel article, bien écrit , clair et exhaustif! Merci de nous faire partager votre connaissance de l’ayur veda. Votre site est un vrai mine pour ceux qui cherchent. Continuez!

    Répondre
  2. terranova

    bonjour,

    je suis à la recherche de : NEEDRA OIL , n° 23 en avez vous en France ou à la Réunion ? pour que je puisse vous l’acheter ou bien d’ ou à je en commander en Thalande ?

    Merci pour votre réponse.

    Bien Cordialement.
    Patricia TERRANOVA – gsm 06 92 70 29 84

    Répondre
    1. Jo COHEN

      Bonjour Patricia,

      Je ne connais pas ce complexe d’huiles essentielles mais d’après son nom je suppose qu’il s’agit d’un mélange favorisant le sommeil. Vous pouvez trouver des complexes équivalents ou mieux, reprendre une consultation avec un spécialiste en aromathérapie. N’oubliez pas aussi les nombreux conseils de l’Ayurvéda pour retrouver un bon sommeil, sujet que j’ai déjà traité sur ce blog (http://la-voie-de-l-ayurveda.com/ameliorez-votre-sommeil-grace-a-layurveda/).
      Bonne journée
      Jo

      Répondre
  3. flegeo

    bonsoir Jo,

    j’ai essayé en vain d’imprimer un thème qui m’intéresse particulièrement : « sur la respiration » mais impossible de l’imprimer; peux tu s’il te plait m’indiquer comment procéder à partir du site? est ce possible?
    merci
    je viens de lire ton dernier article sur les bonnes relations, très intéressant!
    merci à toi.
    Béatrice

    Répondre
  4. guillaume

    Très bel article, d’une belle qualité.
    J’ajouterais qu’il y a quatre étapes de vie dans la tradition védique :
    – l’étudiant célibataire quand on est jeune ( brahmacharya )
    – ensuite vient le couple ( gryastha )
    – puis le couple une fois que les enfants ont grandis deviennent ermites dans les bois
    – enfin ce couple deviennent sannyasins ce qu’il signifie qu’ils deviennent comme des moines, des renonçants. Certains étudiants brahmacharis ou étudiantes brahmacharinis deviennent directement des moines sans passer par la case du couple.

    En Inde on dit  » je suis un mari » pas j’ai une femme, et « je suis une épouse  » pas j’ai un mari, cette différence est belle à mes yeux, car l’autre n’est pas « à nous » quand on le dit comme ça, et ainsi on peut voir notre responsabilité d’époux par exemple ( ce qu’on appelle le dharma, le devoir )

    A bientôt
    Guillaume ( Sarveshyam )

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.