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Le Gandharva Véda est l’une des vingt approches de l’Ayurvéda Maharishi. Ses mélodies et ses rythmes sont calqués sur les rythmes de la nature. Tout morceau de musique du Gandharva Véda, appelé aussi raga – de la racine sanscrite « ras » qui signifie humeur – constitue un traitement à part entière. Selon les cycles Vata, Pitta et Kapha de la journée, certaines notes et certains rythmes sont favorisés. Ainsi, les ragas du matin dynamisent. Ceux de la fin de matinée apportent de la joie. Ceux de l’après-midi développent la créativité. Ceux du soir relaxent et apaisent. La connaissance de cette musique issue directement de la nature a été préservée par la tradition orale au sein de familles indiennes où l’on devient musicien de père en fils. Les effets thérapeutiques des ragas ont fait l’objet de nombreuses recherches déjà évoquées dans ces colonnes (voir à ce sujet ). Nous savons qu’ils renforcent le cœur, réduisent le stress et améliorent l’humeur et l’état émotionnel de celui qui les écoute. Les ragas à base de sitar sont plus particulièrement recommandés car ils améliorent nettement l’électrocardiogramme.
Ceux parmi vous qui veulent apprécier directement les effets des ragas sont invités à participer au concert exceptionnel et à la conférence qui seront donnés par la sitariste Reshma Srivastava, le 1er mai prochain à Paris (voir détails et modalités d’inscription en fin de texte). Vous pouvez écouter sur le podcast en haut de texte un extrait du raga matinal « Bahravi » joué par Reshma.
Bien sûr, les effets bénéfiques de la musique sur la santé sont reconnus par toutes les civilisations du globe. Toutes savent qu’en tant que médium, la musique éveille chez celui qui l’écoute plusieurs modes de perception. Elle est avant tout un phénomène physique puisque le son est une vibration de l’air alors que le rythme est naturellement associé à un mouvement du corps. Elle est susceptible d’agir puissamment sur le monde des émotions, ainsi qu’à des niveaux plus subtils. On sait depuis Pythagore que les phénomènes de consonances/dissonances, perçus intuitivement par l’auditeur, peuvent être associés à des rapports de fréquences mathématiques. Dans cette perspective, le Gandharva Véda a développé une approche spécifique et particulièrement subtile, ainsi que l’explique le sage indien Maharishi Mahesh Yogi : « La musique du Gandharva est universelle. Elle est chez elle dans tout pays, elle convient à tout être humain, à toute société. Elle est le langage de la béatitude, la science et l’art de la béatitude, le chant de la nature ». Le Gandharva Véda se fonde en effet sur un système de correspondances entre les cycles de la nature et les structures musicales dans le but d’harmoniser la musique jouée et écoutée avec un moment ou une situation définis. Pour l’essentiel, cela consiste à savoir déterminer le raga adapté pour chaque situation.
Mais qu’est-ce au juste qu’un raga? Au départ, c’est ce que nous appelons une gamme au sens large (plus précisément un réservoir de notes) pour laquelle est définie une hiérarchie des notes – tonique, dominante, sous-dominante, sensible, un peu comme dans la musique tonale occidentale – et qui va servir de matériau de base pour l’exécution musicale. Toutefois la notion de raga implique d’autres critères comme l’ordre d’introduction des notes, des formules mélodiques caractéristiques et des compositions musicales diverses qui vont contribuer à mieux définir sa couleur.
Pour le Gandharva Véda, chaque raga est associé à tout un jeu de correspondances (caractère émotionnel, couleurs, ainsi que les circonstances dans lequel il doit être joué). Ce principe est souvent évoqué lorsqu’on parle du Gandharva Véda. En revanche, si la tradition a perpétué nombre d’informations sur le contexte adéquat dans lequel un raga doit être joué, on sait peu de choses sur les raisons qui ont présidé à ces associations. Pour sa part, le Gandharva Véda Maharishi s’efforce de préserver et de perpétuer cette tradition. Tant en théorie qu’en pratique, il procède de la même compréhension (au sens large du terme) des cycles et des lois de la nature que celle qu’expose l’Ayurvéda Maharishi (voir à ce sujet http://la-voie-de-l-ayurveda.com/science-et-veda-confirment-notre-statut-cosmique/)
Si le Gandharva Véda attache autant d’importance au choix du raga c’est que, lors du concert, il va être longuement développé et servir de base à l’improvisation. Tout d’abord sans tempo (Alap), puis sur un rythme d’abord modéré (Jod) pour se conclure par une partie rapide (Jhala). Tout au long de ce développement, la sensibilité de l’auditeur s’imprègne profondément de la couleur du raga et devient sensible à toutes ses nuances. La musique devient alors susceptible d’affecter sa physiologie (pouls, tension artérielle, respiration, métabolisme, etc) et l’équilibre des doshas. Et plus précisément, de relier le corps et l’esprit avec les cycles fondamentaux de la nature.
Pour illustrer ceci, précisons que la musique du Gandharva Véda est monodique : il n’y a pas d’harmonies comme dans la musique occidentale. On ne joue pas des accords comme sur un piano ou sur une guitare. Il y a seulement un bourdon, c’est-à-dire une note qui reste fixe tout au long de l’exécution, et la mélodie jouée par le soliste. En conséquence la mélodie joue un rôle essentiel et, à travers elle, se manifeste tout un jeu d’attraction/répulsion, tension/détente entre ses notes. A tel point que chacune des notes de la gamme utilisée peut à son tour prendre un caractère émotionnel défini. C’est le cas, par exemple des notes sensibles. Une note sensible est une note voisine d’une note consonante (comme la tonique ou la 5te, par exemple). Elle tend naturellement vers cette dernière, et donc l’oreille attend et espère cette résolution, de la même façon qu’un désir aspire à être assouvi.
En fin connaisseur de la culture de l’Inde, le musicologue Alain Daniélou est l’un des rares à avoir émis des hypothèses sur les raisons qui sous-tendent l’association d’un raga avec une circonstance ou une émotion définie[1], et sur leurs possibles fondements mathématiques et théoriques. Pour le reste, il faut découvrir et écouter cette musique telle qu’elle est perpétuée par une tradition qui se transmet oralement depuis des siècles.
La sitariste Reshma Srivastava[2] fait partie de cette lignée de musiciens qui incarnent – par leur talent d’interprète cultivé depuis la plus tendre enfance – l’importance et la richesse de cette connaissance.
Anne-Marie Rouzeré
avec la participation de Jo Cohen
DIMANCHE 1er MAI 2016
FETE DU GANDHARVA VEDA à PARIS
– CONCERT DE SITAR A 11 H
Reshma Srivastava
A PARTIR DE 14 H
– CONFÉRENCE : INTRODUCTION AUX SECRETS DE LA
MUSIQUE CLASSIQUE INDIENNE ET
AU GANDHARVA VEDA MAHARISHI
– CONCERT DE SITAR A 16H30
Au 143 avenue Parmentier, 75 010 PARIS
Métro GONCOURT – Bus LIGNE 46
Participation aux frais 10 Euros pour un concert, 20 pour les deux
Merci de réserver vos places en précisant l’horaire qui vous sied le mieux.
Par mail : concertgandharva@laposte.net
Le programme est à la carte.
Vous pouvez indifféremment assister à un ou deux concerts, matin et après-midi, pour apprécier différentes « couleurs » de raga.
Il est recommandé d’arriver avant l’heure pour ne pas perturber le déroulement du concert.
[1] Traité de Musicologie Comparée, Traité de Sémantique Musicale, The Ragas of North Indian Music.
[2] Consulter le CV de cette artiste exceptionnelle sur le site www.reshmasrivastava.com.
Bonjour JO
Merci pour cet article sur Gandharva Véda et le raga, je ne connaissais pas.
Je vous souhaite un beau concert le 1er mai à Paris pour la fete de Gandharva Véda.
à bientôt
amitié
Merci Jacqueline et bon dimanche
Jo
Bonjour,
J’ai souvent évoqué le RAGA en Inde mais je n’ai jamais eu le plaisir d’aller à un concert.
Je vais tenter de me rendre disponible.
Merci pour cette information !
Bonjour Lynn
L’expérience vaut le détour.
Bon dimanche
Jo
Bonjour,
super article et merci pour la musique offerte!
je ne pourrais venir à paris