L’American Heart Association (AHA) a mis récemment les pieds dans le plat en mettant en garde les américains contre l’usage de l’huile de coco, une prise de position qui a été fortement relayée par les grands médias ainsi que les réseaux sociaux. Elle fait suite au fait que cette huile a connu un boom commercial spectaculaire ces dernières années dans le monde entier, particulièrement aux Etats-Unis où ses vertus en termes de santé ont été louées sur de nombreux sites dédiés aux médecines alternatives. Que penser de cette mise en garde quand on sait que l’huile de coco tient une place importante dans l’Ayurvéda ? Commençons par analyser les arguments qui fondent la position de l’association américaine de cardiologie. Suite à une méta-analyse de différentes études sur les graisses saturées et les risques cardiovasculaires, l’AHA a recommandé de diminuer fortement la consommation des graisses saturées, comme l’huile de coco, et de les remplacer par des graisses polyinsaturées, et ce afin de diminuer leur incidence sur les maladies cardiovasculaires.
Il est important de préciser que ces études sont basées sur la consommation moyenne des américains en matière alimentaire. Depuis plusieurs décennies, ils consomment d’importantes quantités de sucre et d’aliments industriels qui ont fortement compromis leur capacité digestive, notamment au niveau du foie et de la vésicule biliaire. Rappelons pour preuve que l’ablation de la vésicule biliaire est la première cause d’intervention chirurgicale outre-Atlantique[1]. Dans ce contexte alimentaire général, que l’on retrouve à de degrés moindres en France et chez nos voisins européens, consommer du beurre, du ghee ou de l’huile de coco n’est certainement pas bénéfique au niveau du cœur, ce qui n’est pas le cas avec les huiles polyinsaturées d’origine végétale. Ces dernières subissent des traitements industriels afin d’être moins nocives, car, à la base, ces huiles polyinsaturées sont indigestes. Elles favorisent entre autre la graisse abdominale, le diabète, l’hypertension et le cholestérol[2], problèmes fortement corrélés avec le manque de production de bile ou la congestion de bile au niveau de la vésicule, deux facteurs reliés à la baisse du pouvoir digestif et la difficulté à digérer des graisses telles que l’huile de coco. Un régime riche en sucre et pauvre en fibres ne permet pas de digérer correctement les graisses saturées. En effet, les fibres sont nécessaires pour éliminer la bile et les graisses non digestes. Elles maintiennent en outre la qualité du microbiome.
Un régime riche en sucres et en aliments industriels combiné avec des graisses saturées n’est donc pas recommandé car il va favoriser la production de graisse au niveau de l’abdomen, des artères et dans le reste du corps. L’AHA a examiné de près les études portant sur l’huile de coco et sur le beurre[3]. Au niveau des points positifs, elle a relevé une baisse du niveau des triglycérides, diminuant du risque cardiaque, ainsi qu’une hausse des HDL, le « bon » cholestérol. Elle a également noté une hausse globale du niveau de cholestérol, ce qui n’est pas dramatique étant donné que le cholestérol n’est plus considéré comme un facteur de risque premier des maladies cardiaques. Au niveau des points négatifs, l’AHA a relevé une hausse des niveaux de LDL, le « mauvais » cholestérol. Quand le niveau de LDL augmente, par oxydation ou par méfaits d’une alimentation industrielle riche en sucres, la santé du système cardiovasculaire décline[4]. Notons que dans la plupart des études consultées par l’AHA, l’huile de référence était le plus souvent l’huile de carthame, réputée par baisser le niveau de cholestérol. Par ailleurs, la consommation d’huiles polyinsaturées riches en oméga-6 augmente les risques cardiovasculaires. Les huiles végétales, telles que l’huile de tournesol, de maïs ou pépins de raisins ou les margarines sont riches en oméga-6 et en graisses polyinsaturées. Leur consommation a fortement augmenté ces dernières décennies, au détriment des graisses saturées riches en oméga-3, entrainant une augmentation de l’obésité, du diabète et des maladies cardiovasculaires[5].
La conclusion de l’AHA selon laquelle les huiles oméga-6 polyinsaturées seraient meilleures pour la santé que les huiles saturées telle que l’huile de coco n’est donc pas complètement fondée[6]. A l’évidence il n’est pas recommandé d’ajouter des graisses saturées aux personnes dont le foie et la vésicule sont congestionnés par des années de régime à base d’aliments traités industriellement. En revanche, pour celles et ceux qui ne consomment pas d’aliments industriels, une certaine quantité de graisses saturées, dont l’huile de coco, ne peut être que bénéfique. De nombreuses cultures où l’huile de coco est consommée montrent un taux de maladies cardiovasculaires très inférieur à celui des pays occidentaux[7]. C’est le cas de l’Inde où l’huile de coco est largement utilisée, notamment dans le sud du pays.
Dans la cuisine, elle est très résistante à la chaleur. Si vous avez l’intention de cuisiner à l’huile de coco, une à deux cuillères à soupe par jour suffiront, à condition que vous supprimiez sucre, aliments industriels et graisses polyinsaturées de votre alimentation. Prenez en compte votre capacité à digérer des aliments gras et des fritures. Si vous ressentez des brulures d’estomac, des ballonnements ou des nausées, c’est que vous avez besoin de renforcer votre feu digestif et de nettoyer votre foie. En usage externe, l’huile de coco est adaptée à l’automassage des personnes à dominante Pitta Dosha, notamment en été. Mélangée à du bicarbonate de soude, elle constitue un dentifrice idéal pour la santé des gencives. Elle sert également de base à de nombreuses préparations servant à l’entretien des cheveux. En traitement proprement dit, l’huile de coco apporte de nombreux bienfaits comme l’ont montré de nombreuses études. A raisons d’une cuillère à soupe par jour, elle augmente le bon cholestérol (HDL), diminue les troubles cognitifs et aide à la perte de poids chez des personnes souffrant d’obésité. Dans l’une de ces études, publiée en 2007 dans le Journal of American Medical Association, un groupe de 136 personnes âgées de 55 à 70 ans a été constitué. Toutes souffraient d’hypertension et suivaient un traitement anticholestérol. Dans une première phase, elles ont suivi un régime standard pendant les trois premiers mois. Parmi les 116 personnes ayant complété cette phase de l’étude, 22 ont continué le régime standard, servant de groupe témoin, alors que les 92 restantes ont pris en outre, sur une base quotidienne, 13 ml d’huile de coco vierge. Après les trois mois qu’aura duré cette seconde phase, ce second groupe avait perdu en moyenne 6Kg, 2,1 cm de tour de taille, 4 cm de tour de cou, 3,3 points de pression systolique, 3,5 points de pression diastolique et enfin gagné + 3,1 mg/dL de bon cholestérol.
Jo Cohen
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[1] “Epidemiology of Gallbladder Disease: Cholelithiasis and Cancer” Laura M. Stinton and Eldon A. Shaffer. Gut Liver. 2012 Apr; 6(2): 172–187. Published online 2012 Apr 17. doi: 10.5009/gnl.2012.6.2.172
[2] “Carbohydrate nutrition, insulin resistance, and the prevalence of the metabolic syndrome in the Framingham Offspring Cohort”. McKeown NM, Meigs JB, Liu S, Saltzman E, Wilson PW, Jacques PF. Diabetes Care. 2004 Feb;27(2):538-46.
[3] “Dietary Fats and Cardiovascular Disease: A Presidential Advisory From the American Heart Association” Frank M. Sacks, Alice H. Lichtenstein, Jason H.Y. Wu, Lawrence J. Appel, Mark A. Creager, Penny M. Kris-Etherton, Michael Miller, Eric B. Rimm, Lawrence L. Rudel, Jennifer G. Robinson, Neil J. Stone, Linda V. Van Horn. Circulation. 2017; 136:e1-e23. Originally published June 15, 2017
[4] “The Evidence for Saturated Fat and for Sugar Related to Coronary Heart Disease” James J. DiNicolantonio, PharmD, Sean C. Lucan, MD, MPH, MS, and James H. O’Keefe, MD. Prog Cardiovascular Diseases. 2016 Mar-Apr; 58(5): 464–472.
[5] “An Increase in the Omega-6/Omega-3 Fatty Acid Ratio Increases the Risk for Obesity” Artemis P. Simopoulos. Nutrients. 2016 Mar; 8(3): 128
[6] “Impact of omega-6 fatty acids on cardiovascular outcomes: A review” Shweta Khandelwal, PhD, Laura Kelly, MSc, Richa Malik, MSc, Dorairaj Prabhakaran, MD, DM, and Srinath Reddy, MD, DM. Journal of Preventive Cardiology. 2013 Feb; 2(3): 325–336.
[7] “Coconut oil consumption and cardiovascular risk factors in humans” Laurence Eyres, Michael F. Eyres, Alexandra Chisholm, and Rachel C. Brown. Nutrition Review. 2016 Apr; 74(4): 267–280.
Bonjour JO
Je suis très heureuse de te retrouver à travers un article sur l’huile de coco
je l’utilise en massage car je suis pitta/vata elle rafraichit en été
en cuisine si on veut l’utiliser il faut avoir une hygiène de vie quotidienne en parallèle si j’ai bien compris ?
c’est comme tout les produits que la Nature nous offre il faut les utiliser à bon escient, modérément pour que leurs bienfaits agissent sur notre corps, dans notre corps et dans notre esprit.
à bientôt pour un nouvel artcle
amitié
Jacqueline
Bonjour Monsieur,
L’ayurvéda est une merveilleuse médecine. Elle est l’intelligence même. Puisse t-elle se répandre au niveau planétaire. Merci.
bonjour Christiane
Elle est déjà pratiquée dans plus de 100 pays dans le monde.
Jo