Votre cerveau se repose-t-il lorsque vous méditez ? A première vue, la question peut paraître saugrenue. Pourtant, elle est essentielle ainsi que le montre la récente étude publiée dans le Journal Brain & Cognition[1] au début de l’année. Elle montre sans l’ombre d’un doute que la pratique de la méditation transcendantale est facile et sans effort. Elle utilise un mécanisme naturel propre au fonctionnement de l’esprit. En outre, elle est la seule à activer le repos du cerveau en activant « le réseau par défaut », alias Default Mode Network (DMN). Ce point est au cœur de l’étude dont nous allons expliquer un peu plus loin et de manière détaillée les tenants et aboutissants. Nous savons que l’Ayurvéda repose sur trois piliers, l’alimentation, le mode de vie et le repos. Ce dernier pilier inclut le sommeil, mais aussi tout ce qui apporte du repos à l’organisme. C’est la raison pour laquelle l’Ayurvéda Maharishi, la forme la plus avancée de l’Ayurvéda, inclut expressément la pratique de la méditation transcendantale. Cette dernière apporte à l’organisme un repos quatre fois plus profond que le sommeil profond et, ainsi que le montre l’activation du réseau par défaut, un repos comparable au niveau du cerveau. Toutes les autres techniques de méditation désactivent ce réseau par défaut, montrant que le cerveau reste en activité pendant leurs pratiques. Ceci suggère qu’il n’y aurait, en dernière analyse, deux et non trois familles de techniques de méditation : celles basées sur la focalisation de l’attention, quel que soit son intensité, et celles pratiquées sans effort.
Pour saisir l’importance de cette recherche, revenons un instant sur l’organisation du cerveau. Cet organe d’un kilo et demi comporte quelques 200 milliards de cellules, 10% de neurones et 90% de cellules gliales n’exerçant aucune activité particulière. Son rôle est d’unifier la diversité du monde extérieur qui le bombarde en permanence de milliards d’informations au travers des cinq sens. En termes de cartographie, de récentes recherches affirment que le cortex cérébral est constitué à sa surface de cinquante-deux aires, aires somato-sensorielles, aires visuelles, aires motrices, etc. Malgré la complexité de ce découpage, elles peuvent être regroupées en quatre lobes principaux, le lobe frontal, le lobe temporal, le lobe pariétal et le lobe occipital. Par ailleurs, les interconnexions neuronales qui forment 4 millions de km d’axones et des milliards de milliards de synapses sont regroupées dans de nombreux réseaux de plus ou moins fortes densités, connectés entre eux par le biais d’une hiérarchie de hubs. Exemples : le réseau VSA-PTF (« visuo-spatio-auditif » et « pariéto-temporo-frontal »), le réseau visuel, le réseau moteur, le réseau de la peau, le réseau par défaut, etc. Ce dernier, le DMN, est le réseau constitué des régions cérébrales qui restent actives lorsqu’un individu n’est plus focalisé sur le monde extérieur, son cerveau étant alors considéré en état de repos[2]. C’est un large réseau impliquant des zones à l’avant et à l’arrière du cerveau et qui restent actives pendant les processus de la pensée intérieure ainsi que les activités auto-référentes.
Les différents réseaux qui constituent le cerveau fonctionnent 24x24h/7x7j. Ils permettent de véhiculer des impulsions électriques d’un point A à un point B du cortex cérébral en passant par un système de hubs hiérarchisés. Les ‘Rich Hubs’ sont les plus fondamentaux : ils organisent la diversité en unité, et constituent à ce titre le cœur de l’activité du cerveau. Ils sont dominés par des ondes EEG[3] allant de 0,5 à 8 Hz. Juste en dessous, les ‘feeder hubs’ sont dominés par des ondes allant de 8 à 20 Hz. Enfin, les ‘local hubs’ sont dominés par des ondes situées au-delà de 20 Hz. Cette hiérarchie fonctionne comme un réseau international de transport aérien. Pour acheminer un passager de Munich à Fairfield, au fin fond de l’Iowa, il faut prendre un vol partant de Munich, passer par le hub international de Francfort sur une autre compagnie assurant des dessertes internationales, puis prendre au hub de Chicago un vol local sur une petite compagnie. Ce fonctionnement partage les types de trafics entre trafic local et trafic global. Le cerveau peut être alors vu comme un océan d’activités rythmiques qui se regroupent afin de soutenir l’activité de la conscience.
Depuis l’été 2013, les techniques de méditation sont classées en trois familles. Elles se différencient aussi bien par leurs procédures que par le mode de fonctionnement du cerveau qu’elles induisent. Ce sont les « méditations avec attention focalisée », les « méditations avec attention non focalisée » et les « méditations avec transcendance automatique ». Chaque type de méditation aborde un angle différent pour explorer la conscience, induisant des expériences et des effets différents. La méditation de la compassion, qui appartient à la catégorie des « méditations avec attention focalisée », développe le « système émotionnel » du cerveau. La vie affective de la personne devient plus riche. La méditation de la pleine conscience ou la méditation Vipassana, qui sont des « méditations avec attention non focalisée », développent la pleine conscience des situations et accroissent le bien-être mental et physique en réduisant le vagabondage mental. La Méditation Transcendantale, qui est une « méditation avec transcendance automatique », utilise un mantra, un son sans signification précise. Elle ne développe pas de compétence particulière, mais une cohérence globale du cerveau. Cette cohérence est visible grâce à l’usage de l’électroencéphalographie (EEG). Elle commence dans le cortex préfrontal au niveau des ondes alpha, et s’étend, avec les années de pratique, au reste du cerveau et à toutes les ondes de l’EEG.
« La méditation transcendantale utilisant un mantra, certains chercheurs affirment sans autre procès qu’elle implique une concentration ou une attention focalisée », explique en substance Fred Travis, Ph.D., auteur principal de l’étude parue dans Brain & Cognition. « Ceux qui pratiquent la Méditation Transcendantale savent qu’il n’en est rien. Cette étude soutient leur expérience, à savoir que la méditation transcendantale est facile à apprendre et facile à pratiquer ». En un mot, elle ne nécessite aucun effort. L’étude proprement dite a porté sur 87 étudiants de l’Université Maharishi du Management (Iowa, USA) pratiquant la technique de méditation transcendantale depuis une période allant d’un mois à cinq ans. Les chercheurs ont utilisé des questionnaires déclaratifs ainsi que des analyses eLORETA (Low Resolution Electromagnetic Tomography) sur de l’imagerie médicale afin d’évaluer dans quelle mesure la méditation transcendantale implique concentration et contrôle volontaire du contenu mental. Ils ont examiné les expériences ainsi que les modèles cérébraux des étudiants pendant qu’ils se reposaient les yeux fermés, pendant qu’ils pratiquaient de la méditation transcendantale et pendant qu’ils s’engageaient dans une tâche informatique difficile. Ils ont découvert que l’analyse de la régression des années de pratique de la méditation transcendantale et des expériences de transcendance[4] rapportées dans les questionnaires est plate (r = 0,07). En clair, ceux qui pratiquent la méditation transcendantale depuis seulement un mois transcendent autant que ceux qui ont cinq années de pratique. « Il y a deux conclusions principales à cette étude » résume Fred Travis. « Les étudiants pratiquant la méditation transcendantale depuis seulement un mois rapportent une même fréquence d’expériences de « conscience transcendantale » pendant leur pratique par rapport à ceux qui méditent depuis cinq ans ». Ce constat suggère que la méditation transcendantale utilise la tendance naturelle de l’esprit à transcender, c’est à dire pour passer de la pensée active au profond silence intérieur. La durée de la pratique n’améliore aucunement ce processus naturel.
La deuxième observation concerne l’activité dans le réseau par défaut : elle est élevée lorsqu’un individu s’assoit les yeux fermés et faible lorsqu’il ouvre les yeux et commence à interagir avec le monde extérieur. L’étude indique que l’activité dans le réseau par défaut reste élevée pendant la pratique de la méditation transcendantale alors qu’elle est faible pendant la pratique de toutes les autres formes de méditation. Ces dernières impliquent concentration, attention focalisée et contrôle de l’esprit. « La désactivation du réseau par défaut témoigne d’un certain niveau d’effort lors de leur pratique » remarque Fred Travis. « Même la personne qui ne sait pas ce que transcender sans effort signifie peut constater objectivement l’activation élevée du réseau par défaut, signe que quelque chose de différent se passe pendant la pratique de méditation transcendantale. » Autre constatation capitale, l’étude révèle que l’activité du réseau par défaut est aussi élevée pendant la pratique de méditation transcendantale que pendant le repos avec les yeux fermés.
« Il s’agit d’une constatation importante dans la mesure où le repos les yeux fermés est utilisé comme point de repère pour mesurer l’activité du réseau par défaut », précise encore Fred Travis. La pratique de la méditation transcendantale ne doit pas être confondue avec le repos les yeux fermés. En effet, deux différences importantes apparaissent en comparant l’état du cerveau pendant le repos avec les yeux fermés et pendant la pratique de la méditation transcendantale. Le repos avec les yeux fermés montre plus d’ondes bêta dans les régions du cerveau associées à la mémoire et aux aspects moteurs de la production de parole, signe d’un certain niveau de bavardage mental. La méditation transcendantale montre quant à elle plus d’ondes thêta dans les zones orbito-frontales associées à l’anticipation de la récompense. Selon Fred Travis, cela suggère que l’attention a été absorbée pendant la marche intérieure de l’esprit, attirée par le « charme » croissant des niveaux plus fins du fonctionnement mental. Ce processus n’implique aucun effort ou contrôle de l’esprit puisque l’activité de réseau par défaut reste élevée.
La comparaison des fIRM à l’aide de l’analyse eLORETA lors de l’exécution de tâches pendant le repos les yeux fermés et pendant la méditation transcendantale a permis d’identifier des zones d’activation semblables: l’activation thêta et alpha pendant le repos et la méditation transcendantale dans le cingulum postérieur et precuneus, une partie du réseau par défaut ainsi que l’activation beta 2 et beta 3 pendant la phase d’exécution de la tâche demandée dans le cingulate antérieur et les cortex ventro-latéral et dorso-latéral, parties du réseau exécutif central. De plus, la comparaison eLORETA au repos et pendant la méditation transcendantale a identifié une activation beta-temporelle plus élevée pendant le repos et une activation orbito-frontale thêta supérieure pendant la méditation transcendantale.
Que conclure de cette étude ? Elle montre clairement que la méditation transcendantale est une technique « sans effort » qui plonge le cerveau dans « son mode par défaut », signe de repos pendant la pratique. Accessible à tous, elle apporte en outre des bénéfices immédiats. Ses effets contrastent fortement avec ceux d’autres techniques de méditation alors que les médias[5], ainsi que certains chercheurs, continuent à les considérer comme équivalents, ce qui fausse totalement la compréhension des avantages spécifiques de chacune d’elles.
Jo Cohen
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[1] “Default mode network activation and Transcendental Meditation practice: Focused Attention or Automatic Self-transcending?” Frederick Travis, PhD,, Niyazi Parim, MA. Brain and Cognition, Volume 111, February 2017, Pages 86–94.
[2] Une analogie permet de comprendre ce concept : lorsqu’un parking souterrain allumé s’éteint, de petites lampes s’allument afin de vous guider vers la sortie. La lumière du parking représente l’activité mentale et les petites lampes le réseau par défaut.
[3] Aspect fondamental du fonctionnement du cerveau, plusieurs gammes d’ondes électriques ont été mises en évidence par la technique de l’électroencéphalographie (EEG) : les ondes delta en dessous de 3,5 Hz, les ondes thêta entre 4 et 8 Hz, les ondes alpha entre 8 et 12 Hz, les ondes bêta de 12 à 25 Hz et enfin les ondes gamma au-dessus de 25 Hz. Elles témoignent d’activités spécifiques dans le reste de la physiologie : les ondes delta sont généralement associées au sommeil profond sans rêves, les ondes thêta à un état de relaxation profonde avec éveil, les ondes alpha caractérisent un état de relaxation, les ondes bêta sont celles de l’activité normale et enfin les ondes gamma témoignent d’une intense activité, souvent associée à la créativité.
[4] L’expérience de transcendance est marquée par l’absence de temps, d’espace et de sens du corps.
[5] Seule exception, le site français Santé Log a publié cette semaine un article intitulé « Méditation Transcendantale: elle repose le cerveau sur son mode par défaut.
Dommage, avec la meilleur volonté , vos articles sont trop longue et trop allongé. Compliqué hélas et dommage , car on se demande : Quand va t on expliquer de quoi il s’agît et ce qu’on doit comprendre pour appliquer réellement l’essentiel.
Merci quand même , mais ..
Claire et Jacqueline
La méditation transcendantale ne s’apprend pas dans les livres ou sur Internet.
Elle n’est enseignée que par des professeurs qyalifiés.
Les article que j’écris montrent seulement les résultats obtenus par ceux qui ont asuté le pas et appris auprès d’un professeur.
Les recherches montrent que la méditation transcendantale est sans effort et extrêmement efficace.
Elle est dix fois plus efficace que la méditation de la pleine conscience dans le stress post traumatique.
Si vous voulez apprendre, connectez-vous au site meditation-transcendantale.fr. Il vous donnera les centres proches de chez vous pour apprendre.
Désolé pour la longueur des articles, c’est du au fait que ce sont des sujets à base de neurosciences où je cherche à vulgariser les concepts pour que chacun comprenne.
Cordialement
Jo
Merci JO pour ta réponse
à bientôt pour un prochain article
amitié
Jacqueline
Bonjour JO
merci pour cet article sur la méditation transcendantale avec les résultats de l’étude faite en début d’année
Mais comment faire pour pratiquer la méditation transcendantale ? seule ? ça me semble difficile ?
et où trouver un enseignant proche de notre domicile ?
Je suis un peu d’accord avec Claire : quand va t on nous expliquer clairement et de façon simple comment faire ?
Merci JO de nous répondre sur le sujet
amicalement
Jacqueline
Bonjour Jacqueline
Quand quel pays te trouves-tu ? Pour avoir l’enseignement il faut 4 jours d’affilés une heure et 45 minutes.
As-ta question qu’est qu’on fait en méditant ? Eh bien presque rien…
A) on s’assied confortablement au début dans un endroit calme, ensuite cela peut être dans tout endroit ou rien ne viendra nous surprendre.
B) on ferme les yeux.
C) on commence à penser le son transmis par son professeur et on applique la technique qui va avec.
D) cela dure pendant 20 minutes,
Un exmple :
Comment veux-tu que je t’explique comment ton intention d’aller de la porte de ta chambre à la cuisine pour préparer ta boisson préférée du matin ? Et tu le fais tout les jours au moins une fois.
Méditer pour moi c’est prendre le chemin en moi avec mon son et ma technique depuis 39 ans.
oui, je pratique cette technique depuis 1976.
J’ai très souvent pratiquer seule car j’étais dans des villes ou lieux ou il n’y avait pas de méditants. Maintenant, c’est plus simple car je peux rassembler des personnes qui ont reçu leur son autour de moi.
Tu peux me contacter par Skype vicky979
Merci de ta lecture
Victoire
Salut Jo, très bien ton article
Victoire
Bonjour Victoire
j’habite en France
Jacqueline
Bonjour Jacqueline,
J’habite en Suisse à côté de la France 8km…
Passe par Jo Cohen pour avoir mon email.
Je lui donne l’autorisation de te le donner si tu n’as pas Skype.
Bonne journée
A bientôt
Victoire
Bonjour M. Cohen,
Je m’appelle Hugues et j’ai 14 ans, j’ai appris la méditation transcendantale il y a 1 an. Où avez-vous appris ?
J’admire votre travail et j’admire l’ayurveda maharishi.
Fait en un élan de joie.
Hugues
Bonjour Hughes
Merci de ton témoignage spontané.
Tu as de la chance d’avoir appris la méditation transcendantale.
Je constate qu’elle te procure des moments joie, c’est un très bon signe.
Continue ta pratique et ajoutes-y les conseils de l’Ayurvéda Maharishi.
Cordialement
Jo
PS: j’ai appris la méditation transcendantale dans un centre à Paris.