Le protocole de Bredesen vient d’intégrer la méditation transcendantale à sa liste de recommandations dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer. L’auteur de ce protocole, Dale Bredesen, professeur de neurologie à l’Université de Californie (UCLA) lance du même coup une expérimentation sur un millier de patients. Il avait traité jusque-là 200 patients grâce à son protocole. Pour bien mesurer la portée de cette annonce – qui est, à n’en pas douter, un virage majeur dans la lutte contre cette maladie dégénérative – il faut bien comprendre le contexte dans lequel elle intervient. A commencer par le nombre grandissant de personnes touchées par cette maladie en France : elles sont plus d’un million de personnes. « Plusieurs plans nationaux de santé publique ont été successivement lancés en France depuis 2001 afin de lutter contre cette maladie » rappelle la Fondation Plan Alzheimer. Jusqu’en 2007, deux plans se sont succédé avec pour objectif de faciliter le diagnostic et la prise en charge et aussi d’améliorer la qualité de vie des patients et de leur entourage.
Ce n’est que depuis le Plan du président Sarkozy (2008-2012) qu’un volet recherche a été intégré aux volets sanitaire et médico-social. En décembre 2014, un nouveau Plan, dédié plus largement aux maladies neurodégénératives, regroupait 44 mesures spécifiques dont 15 dédiées à la recherche. Objectifs de ce énième plan : améliorer la qualité de vie des patients et de leurs familles, mieux comprendre cette pathologie pour pouvoir agir et enfin mobiliser plus de ressources pour un enjeu qui concerne toute la société française. L’addition ? Elle représente un investissement public de 1,6 Md € sur 5 ans : 1,2 Md € pour le volet social, 200 M € pour le volet médical et 200 M € pour le volet recherche. Résultat ? La Haute Autorité de Santé, organisme indépendant de toute tutelle, recommandait l’an dernier le déremboursement de quatre médicaments censés stopper l’évolution de la maladie. Il s’agit d’Aricept, d’Ebixa, d’Exelan et de Reminyl, préparations prescrites à plus d’un million de malades en France. Les raisons avancées par la HAS sont claires : efficacité insuffisante à stopper l’évolution de la maladie et effets secondaires handicapants[1]. Rassurons-nous : les médicaments proposés depuis plus de 30 ans dans d’autres pays développés, et dont plus de 80 ont fait l’objet de tests avancés, ne se sont pas révélés plus efficaces que ceux proposés dans l’hexagone.
C’est en 2014 que le Professeur Dale Bredesen émet une nouvelle hypothèse quant à la cause de cette maladie[2]. Elle le conduit tout droit au protocole MEND, en clair : Amélioration Métabolique de la Dégénérescence. Ce protocole, composé de 36 points, comporte des conseils alimentaires, le recours à l’exercice physique, aux compléments alimentaires et à la gestion du stress. La démarche est largement documentée dans son livre « The End of Alzheimer’s ». Le Professeur Dale Bredesen réunit alors huit volontaires souffrant d’une forme précoce de la maladie, un neuvième souffrant d’une forme plus avancée et un dixième souffrant d’une forme plus grave. En quelques mois, les huit premiers sujets montrent des progrès spectaculaires, jamais obtenus avec les médicaments évoqués plus haut. L’un des sujets, qui avait dû arrêter de travailler, a pu reprendre son activité professionnelle. Le neuvième sujet a vu l’évolution de sa maladie stoppée alors qu’aucun résultat significatif n’a été obtenu avec le dixième sujet. En matière de gestion du stress, les dix sujets pratiquaient la méditation transcendantale… sans toutefois que cette technique ne soit explicitement associée au protocole. Les professionnels de l’Alzheimer ont commencé par minimiser les résultats de ce travail, justifiant de la « petitesse de l’échantillon », mais surtout du « manque de recul après trois années d’expérimentation ». L’argument a de quoi surprendre quand on sait que les médicaments contre la maladie sont mis sur le marché après seulement trois mois de tests !
Les premières avancées obtenues par le protocole de Bredesen confirment le principe de base de l’Ayurvéda selon lequel toutes les maladies résultent d’un mode de vie inapproprié. L’idée fait son chemin dans les milieux de la recherche médicale. En effet, l’importance du mode de vie dans la maladie d’Alzheimer a été confirmée par une récente étude finlandaise portant sur 1200 sujets atteints légèrement et suivis pendant deux années de suite. Un premier groupe témoin n’a rien changé à ses habitudes de vie alors que le second a vu sa routine quotidienne modifiée : alimentation plus appropriée, pratique régulière d’exercice physique ainsi que d’exercices cognitifs. Les bienfaits obtenus sur le second groupe ont été très nets, montrant que, jusqu’à un certain stade, la maladie d’Alzheimer est parfaitement réversible.
Même si la compréhension de ce qui se passe dans un cerveau atteint par cette maladie n’est pas complète à ce jour, nous savons qu’elle est liée en premier lieu à une infection, que ce soit par un prion ou par une bactérie. La recherche a montré que les personnes ayant été contaminées au cours de leur vie par la bactérie spirochète – responsable de la maladie de Lyme et de la Syphilis- ont +1000% de risque de contracter la maladie d’Alzheimer. Idem, la Chlamidophyla Pnemoniac de la pneumonie augmente ce risque de 500%. Chez une personne dont le système immunitaire est faible, le cerveau se défend contre les bactéries en produisant plus de plaques amyloïdes entre les neurones, première anomalie avant l’apparition des troubles cognitifs. Ces plaques entrainent une accumulation dans les neurones d’une protéine, appelée protéine Tau. Cette dernière accélère la dégénérescence et, in fine, la mort des cellules nerveuses[3]. Les symptômes de la maladie deviennent alors tangibles. Des lésions apparaissent au niveau de l’hippocampe (zone reliée à la mémorisation), du système limbique (lié aux émotions) et du cortex cérébral, touchant entre autre la zone du langage, du raisonnement, etc. D’autres recherches ont attribué la maladie au gêne ApoE4, retrouvé sur neuf des dix patients ayant participé au protocole Bredesen. Ce gêne apparaît lors du déclin cognitif. Présent sur 10 à 20% de la population, il augmente le risque de 3 à 12 fois par rapport au reste de la population. Toutefois, il n’est pas considéré comme la cause première de la maladie. Les chercheurs estiment plus simplement qu’il s’exprime en fonction du mode de vie.
Le caractère multifacteurs de la maladie apparaît ainsi clairement. La maladie d’Alzheimer est associée à de nombreux facteurs comme l’obésité après 50 ans, le diabète, la consommation de tabac, la dépression, l’hypertension, la perte de masse musculaire, l’infection par le virus du sida ou encore un faible taux de vitamine D. Parmi les recommandations contenues dans le protocole de Bredesen, on note par exemple de diminuer la prise de sel ou encore de consommer des légumes à feuilles vertes qui apportent de la vitamine B9, des poissons riches en oméga3, de la vitamine B12, etc. Au chapitre clé de la Gestion du stress[4], la décision d’intégrer la méditation transcendantale au protocole est récente. C’est dans le cadre d’une pré-étude que le Professeur Dale Bredesen avait remarqué le rôle clé de la méditation transcendantale : un sujet légèrement atteint et qui pratiquait cette technique de méditation avait montré un renversement spectaculaire et soutenu du déclin cognitif lorsqu’il pratiquait régulièrement cette méditation associée au protocole de Bredesen. La décision du chercheur de l’intégrer explicitement s’appuie sur les nombreuses études montrant une amélioration de la neuro-plasticité et de la cohérence globale des ondes cérébrales (EEG) du cerveau, associées à une amélioration de la performance cognitive, de l’intelligence et de la mémoire, ainsi qu’une réduction significative du stress et de l’anxiété. Un rapport de recherche ultérieur présentant des résultats d’imagerie a montré des changements structurels dans le cerveau des patients traités[5]. Plus de 1 000 patients suivent actuellement ce protocole personnalisé. L’étude dont ils feront l’objet sera la première à fournir des données incontestables sur les effets potentiels de la méditation transcendantale sur la maladie d’Alzheimer.
Jo Cohen
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[1] Le gouvernement n’a pas suivi cette recommendation, si bien que ces préparations continuent d’être remboursées par la Sécurité Sociale.
[2] “Reversal of cognitive decline: A novel therapeutic program”, Dale E. Bredesen. Aging (Albany NY). 2014 Sep; 6(9): 707–717. Published online 2014 Sep 27. doi: 10.18632/aging.10069 .
[3] Les médicaments censés lutter contre cette maladie détruisent les plaques amyloïdes mais sans ralentir l’évolution de la maladie.
[4] Notons à ce sujet qu’une étude financée par la Communauté Européenne pour évaluer les effets de la méditation de pleine conscience sur le bien-être et la santé mentale des seniors a démarré l’an dernier à Caen. Baptisée Silver Santé Study, elle est coordonnée par Gaëlle Chételat, directrice de recherche à l’Inserm. Un premier essai clinique en cours dans quatre pays, dont la France, étudie les effets de la méditation de pleine conscience chez des patients présentant un risque important de développer la maladie d’Alzheimer. Un second essai sera mené ultérieurement auprès d’un groupe de « méditants experts » âgés de plus de 65 ans et d’un groupe de personnes âgées de plus de 65 ans n’ayant aucun déficit cognitif.
[5] “Reversal of cognitive decline in Alzheimer’s disease”. Dale E. Bredesen, Edwin C. Amos,Jonathan Canick, Mary Ackerley, Cyrus Raji ,Milan Fiala, Jamila Ahdidan. Aging, Volume 8, Issue 6 pp 1250—1258
Bonjour,
Pour information :
http://volte-espace.fr/tresors-vivants-christian-bobin/
http://volte-espace.fr/daniel-roumanoff/
http://volte-espace.fr/vieillir-murir-accomplir-marie-de-hennezel-bertrand-vergely/
Cordialement
Jean-Marc
Bonjour Jean Marc
Ces liens sont intéressants. L’Ayurvéda propose aussi des protocoles contre ALzheimer.
La différence est que le protocole Dresdener a fait et fait toujours l’objet de recherches scientifiques qui valident les résultats.
Bonne journée
Jo
Merci beaucoup pour enfin des bonnes nouvelles. ..sur cette maladie que je connais si bien !et luttons tous les deux
Merci beaucoup pour enfin des bonnes nouvelles. ..sur cette maladie que je connais si bien !et luttons tous les deux
Bonjour JO
Merci pour cet article très intéressant
Je ne sais pas si en France on introduira la méditation dans l’accompagnement et le suivi des personnes atteintes de cette maladie ?
Belle semaine
Jacqueilne
Monsieur Cohen , vous auriez peut être pu expliquer , ce que c’est exactement « La méditation Transcendantale intégrée ». Beaucoup de personnes souhaiteraient certainement l’appliquer , mais ignorent de quoi il s’agit. merci pour plus d’explication , et pour cet article TRES intéressant !
Claire Ruisseau (Pseudo)
Bonjour Claire
Il faut comprendre que la méditation transcendantale fait désormais partie des recommandations du protocole destiné à lutter contre la maladie d’Alzheimer. Cette méditation s’apprend auprès de professeurs formés à cet effet. Il y a plusieurs articles sur les effets de cette technique sur ce blog
Cordialement
Jo
Merci Jo, comme toujours, un article complet et sur un ton si positif !
Merci.
Bonjour !
Merci pour cet article.
Comment rencontrer des professeurs de méditation transcendantale ?
Ma recherche reste infructueuse…
Bonjour
Tapez meditation-transcendantale.fr et en fonction de votre adresse IP, le site vous donnera le centre le plus proche et vous pouvez vous inscrire en ligne à une conférence d’introduction.
Cordialement
Jo
Merci beaucoup !
Bien cordialement,
Maya
Je me permets …. i y a une petite coquille « la bactérie spirochète » en fait il s’agit d’une famille de bactérie, pas une seule mais de nombreuses, parmi lesquelles celles responsable de la Leptospirose, de la Syphilis et également la maladie de Lyme : http://www.microbes-edu.org/etudiant/spirochetes.html
très amicalement
BM
http://www.bienfaits-meditation.com/fr/recherches_scientifiques/science_recherches
Merci d’avoir apporté cette précision. Cordialement. Jo
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