Les enfants en âge d’aller à l’école attrapent en moyenne cinq à six maladies hivernales –rhumes, fièvres, otites, grippes, angines- qui les immobilisent au moins une bonne semaine chacune si l’on en croit certaines statistiques hospitalières. L’exemple le plus courant est celui du rhume, infection virale du nez et de la gorge responsable de 30 % de l’absentéisme scolaire. Il y a plus de rhumes entre l’automne et le début du printemps, période où les gens ont tendance à vivre en intérieur, ce qui facilite la propagation du virus. Les nourrissons, dont les défenses immunitaires ne sont pas encore constituées, peuvent en avoir jusqu’à huit ou dix par an. Quant aux enfants d’âge préscolaire, ils en attrapent en moyenne six ou huit par an. Le virus du rhume se transmet facilement lorsqu’une personne infectée éternue ou tousse. Le contact des mains est une autre mode de transmission. Le virus du rhume peut vivre plusieurs heures sur toutes sortes de surfaces. Il peut envahir l’organisme de la personne qui porte les mains à ses yeux, à son nez ou à sa bouche après avoir ramassé un objet, tourné une poignée de porte ou saisi le combiné téléphonique qu’une personne enrhumée a récemment manipulés. C’est du moins ce que nous apprend la science moderne.
La question posée est simple. Comment maintenir les enfants en bonne santé à l’approche de l’automne et de l’hiver? L’Ayurvéda fait un certain nombre de recommandations afin de prévenir ces maladies hivernales. Car, même si ces maladies se propagent dans la classe ou à la cafétéria de l’école et que chaque enfant est exposé à leurs virus, seul un certain pourcentage d’entre eux développe la maladie. Tout est question d’immunité. Ce constat est en accord avec la vision de l’Ayurvéda. Voici donc les cinq recommandations qui peuvent faire toute la différence.
– A mesure que les jours deviennent plus courts et les nuits plus froides, l’Ayurvéda recommande d’humecter les sinus afin de combattre la sècheresse ambiante que certains types de chauffage par le sol tendent à aggraver. L’usage d’un humidificateur évite d’assécher les parois des sinus et, par là même, la production réactive de mucus. Les pollens saisonniers ainsi que la pollution peuvent en outre irriter les sinus et faire « couler le nez » comme on dit couramment. L’excès de mucosités crée un terrain fertile pour toutes sortes de bactéries. L’usage d’un humidificateur s’impose donc dès la mi-août.
– Pour atténuer la sècheresse dans toute cette partie de la physiologie, il est recommandé de mettre, deux fois par mois, une goutte d’huile de sésame biologique légèrement chaude dans chaque oreille avant le coucher. Pour que l’huile fasse son effet – c’est-à-dire lubrifier les trompes d’Eustache afin de faciliter les mouvements de la lymphe cervicale qui gouverne l’immunité du système respiratoire – il suffit de boucher les deux oreilles avec un petit morceau de coton que l’on retirera délicatement le lendemain matin. Cette pratique peut être maintenue jusqu’à la fin de l’hiver. En cas de « nez qui coule » ou de gorge irritée, il faut utiliser de l’huile de sésame à l’ail. Il est possible d’en préparer dès le mois d’août en laissant tremper une gousse d’ail dans 20 ml d’huile de sésame. Une goutte de cette huile spéciale peut être mise dans chaque oreille tous les soirs jusqu’à ce que les symptômes (nez qui coule ou gorge sèche) disparaissent. Revenir alors au rythme de deux fois par mois.
– Recommandation plus difficile à tenir pour les parents: l’Ayurvéda conseille de mettre les enfants au lit avant 20 heures pour les tous petits et avant 22 heures pour les plus grands! Quand ils dépassent ces horaires, vous constaterez par vous-même que les enfants tombent plus facilement malades. Le stress à l’école, trop de devoirs à faire à la maison ou l’excès d’activités en fin de soirée peuvent perturber l’enfant et diminuer sa capacité naturelle à combattre les maladies de l’hiver. L’endormissement de l’enfant peut être facilité avec une gélule d’Ashwagandha le soir au coucher s’il a plus de six ans. Cette plante, qui signifie en sanscrit « la force de dix chevaux », l’aidera à passer une meilleure nuit. Elle n’est ni stimulante, ni sédative.
– Boire de l’eau. Cela est loin d’être un canular quand on considère la courbe actuelle de consommation de sodas, disponibles dans la plupart des distributeurs dans les cours d’école. A mesure qu’ils grandissent, les enfants consomment de plus en plus de sodas, certains fortement caféinés. Il n’est pas rare qu’ils en prennent deux à trois canettes par jour. Une étude récente publiée dans le Lancet montre que ces boissons augmentent de 60% les risques d’obésité. Hélas, leurs méfaits ne s’arrêtent pas là. Ces boissons déshydratent la physiologie, ce qui peut accroitre les douleurs de l’estomac, les problèmes de poids, les problèmes hormonaux, la fatigue, les changements d’humeur, le manque de concentration, les problèmes de peau, etc. Pour éviter ce phénomène, il faudrait changer les habitudes de vos enfants, ce qui n’est pas une mince affaire. Suggérez qu’ils troquent un soda contre un « smoothie » biologique, bien moins toxique, en attendant qu’il préfère de lui-même un jus de fruit pressé. En attendant que ces nouvelles habitudes s’installent, faites leur boire autant de quantité d’eau qu’ils boivent de ces boissons à bulles. Mettez des bouteilles d’eau dans leur « lunchbox » et prenez l’habitude de leur donner un grand verre d’eau à température ambiante au réveil et quand ils rentrent de l’école.
– Autre point capital : surveillez leur transit intestinal. Demandez combien de fois ils ont été aux toilettes. Souvent, ils ne sauront quoi vous répondre. En principe, ils devraient aller à la selle au moins une fois par jour. En cas de sècheresse intense, ne soyez pas surpris s’ils vous répondent qu’ils n’y vont qu’une ou deux fois par semaine! Aidez vos enfants à noter avec précision les moments où ils y vont. En cas de constipation, il y a risque de congestion des villosités de l’intestin qui est, rappelons le, un long tuyau tapissé d’une muqueuse, l’épithélium intestinal. Cette muqueuse est elle-même formée d’une fine couche de cellules appelées entérocytes dont la structure en brosse – sorte de velours dont chaque poil est appelé villosité intestinale – en augmente considérablement la surface d’échange. C’est en effet l’épithélium intestinal qui assure les échanges entre le milieu extérieur et l’intérieur de votre corps. Les chercheurs estiment que 80% du système immunitaire de notre corps réside dans les intestins. Un transit intestinal régulier est donc la clé d’une santé et d’une immunité optimales.
Que faire pour favoriser le transit intestinal chez les enfants ? Simple. Il faut favoriser les légumes frais et fraichement cuisinés pour optimiser l’élimination. Y ajouter un filet d’huile d’olive biologique ou une cuillère à café de ghee (beure clarifié). La cellulose continue dans les légumes encapsule les toxines qui seront évacuées au moment des selles. Les enfants ayant tendance à imiter leurs parents, n’hésitez pas à remplir votre propre assiette de légumes de toutes sortes. Si le transit est perturbé depuis plusieurs semaines, un comprimé de Maharishi Triphala Tablets pris avant le coucher avec quelques gorgées d’eau chaude fera l’affaire si l’enfant a au moins six ans. Arrêtez ce « petit plus » dès que le transit sera redevenu normal. Cette préparation à base de trois fruits tonifie la paroi intestinale sans créer d’accoutumance comme le font les laxatifs. Et surtout, le soir, évitez les diners lourds ou tardifs qui perturbent le transit.
Dernier conseil: gardez un œil sur leurs humeurs. Selon l’Ayurvéda, le repas de midi doit être le plus important de la journée. Cette simple recommandation peut s’avérer parfois difficile à respecter pour un enfant, surtout s’il mange à la cantine de l’école. Si l’enfant n’a mangé qu’un repas léger, un snack ou des biscuits à l’heure du déjeuner, il y a fort à parier qu’il aura un creux dans l’après midi. Il peut même revenir à la maison affamé comme un loup. Dans ce cas, proposez-lui un vrai repas à base de sucres lents (céréales, pâtes, riz) plutôt que des sucreries. Limitez ces derniers sinon le taux de sucre dans le sang de votre enfant risque de faire les montagnes russes, ce qui va perturber son humeur avec des hauts et des bas, mais aussi sa faculté de concentration. Le risque de prise de poids augmente avec les sucreries.
Jo Cohen
Crédits : Photo de Une SCA Svenska Cellulosa Aktiebolaget
Photo intérieure : MikhaS
bonjour,
Ma fille de 4 ans a depuis sa naissance des otites, après avoir écarté les allergies ou autre problème chez un pneumologue, l’orl a confirmé un disfonctionnement des trompes d’eustaches. Pour l’instant j’ai un spay pas très naturel et je souhaite une méthode plus douce pour ma fille, je luis fais des nettoyages au sérum physiologique matin et soir, mais c’est parfois dur pour une petite fille de cet age , puis-je utiliser l’huile de sésame seul ou sésame et ail ? où y a t’il un autre remède? Merci d’avance pour votre réponse