Arrêtez de grignoter grâce à l’Ayurvéda

Le grignotage est un problème universel

Le grignotage est un problème universel

Le grignotage a commencé à préoccuper la médecine française dans les années 90. On ne compte plus les recherches scientifiques qui mentionnent ce terme de la vie quotidienne. Du grignotage à l’obésité[1] il n’y a qu’un pas…rapidement franchi. Attention, car le grignotage n’est que le sommet visible de l’iceberg. Le terme est souvent associé à ‘mal bouffe’, ‘fast food’ et obésité, des maux dont le royaume du bien-manger se croyait exempt. L’ampleur prise par ces maux surprend professionnels de santé et nutritionnistes. Le cocktail grignotage, télé et fast food fait des dégâts chez les adultes et surtout chez les enfants. La moitié des enfants obèses de plus de six ans le sont encore à l’âge adulte. Près de 80% des adolescents obèses le resteront une fois devenus adultes. En France, on dénombre plus de seize millions d’adultes en surpoids et cinq millions d’obèses[2]. C’est un problème de santé publique car l’obésité accompagne souvent l’hypertension, les maladies cardiovasculaires et le diabète. 


Même si les français ont rejeté la viande de la vache folle ou le poulet à la dioxine, McDo poursuit son irrésistible ascension bien que les nutritionnistes répètent inlassablement que ce type d’alimentation fabrique des obèses et des arrêts cardiaques. Finie l’époque où les trois repas étaient pris en famille. La nouvelle génération grignote à toute heure, le plus souvent devant la télé ou la console de jeux. Le stress et le manque de temps favorisent ce mode de vie. D’où la question qui hante tous les nutritionnistes : que faire face au grignotage ?  Prévenir le problème est sans doute la meilleure solution à terme. Pour cela, les parents doivent montrer l’exemple à leur progéniture en mangeant à heures fixes et en décourageant le grignotage. Que faire si le grignotage est déjà ancré dans les habitudes d’un enfant ou d’un adulte ? La médecine moderne suggère plusieurs approches. A commencer par l’usage de la leptine, « une hormone qui aurait à la fois un effet sur la prise alimentaire et la dépense énergétique » ainsi que l’explique le Pr Michel Krempf[3]. Une baisse sur six mois du poids entre 7 et 10% nécessite de fortes doses de leptine, ce qui n’est pas sans effets secondaires. C’est pourquoi de nombreux médecins estiment que cette hormone ne peut être qu’un complément dans le cadre d’une approche incluant diététique et modifications comportementales. C’est ainsi qu’est pris en charge ce trouble du comportement alimentaire et les difficultés psychologiques qui l’accompagnent. Cette approche est appliquée aussi bien à l’adulte qu’à l’enfant.

Le grignotage touche les enfants

Le grignotage touche les enfants

Que dit l’Ayurvéda face à ce trouble alimentaire ? Le problème ne touche pas que les obèses, il concerne toutes les constitutions. Pour arrêter de grignoter, l’Ayurvéda, et notamment l’Ayurvéda Maharishi, proposent un certain nombre de stratégies basées à la fois sur la conscience et sur l’alimentation. Grignoter devant la télévision ne serait pas possible sans un certain manque d’attention. Lorsqu’on regarde un film et que l’on mange, l’attention est divisée, ce qui suffit pour avaler un grand paquet de chips sans quasiment s’en rendre compte. Mais que se passe-t-il au niveau du cerveau lorsque le grignotage devient une habitude ? Le Dr Pamela Peeke, chercheur au National Institute of Health aux Etats-Unis, spécialiste des addictions alimentaires, a constaté que le nombre de récepteurs de la dopamine chute de 90 % sous l’effet de la surstimulation, ce qui diminue le plaisir procuré par un carré de chocolat ou un gâteau. D’où le désir d’en reprendre dans un mécanisme sans fin. Ce même mécanisme s’applique au cocaïnomane et à l’obèse. Toujours en cas d’addiction, le cortex préfrontal est moins activé, d’où une baisse des récepteurs de la dopamine qui engendre une baisse drastique de l’attention.

C’est pourquoi l’Ayurvéda Maharishi conseille de développer la conscience par la pratique régulière de la méditation transcendantale. Cette technique diminue le stress qui est l’une des causes principales du grignotage. Une expérience a été conduite par Paméla Peeke et son équipe au National Institute of Health sur des personnes souffrant d’une addiction à la nourriture mesurée sur l’échelle de Yale. Pendant huit semaines, ces personnes ont appris et pratiqué la méditation transcendantale. Leur état d’addiction, toujours mesuré selon l’échelle de Yale, s’est fortement amélioré, et ce, sans aucun effort. Elle a constaté que, naturellement, les candidats ne se jetaient plus sur la nourriture et marquaient une pause avant de manger. Ils ressentaient en outre un état de paix intérieure, signe d’une remontée du nombre de récepteurs de la dopamine. Ces résultats ne sont pas spécifiques aux addictions alimentaires. Des études plus anciennes ont montré que la pratique régulière de la méditation transcendantale diminuait l’usage de drogues, d’alcool et de tabac[4].

Le Dr. Pamela Peeke

Le Dr. Pamela Peeke

Au niveau de l’alimentation, l’Ayurvéda formule un ensemble de recommandations qui ont déjà fait l’objet d’articles sur ce blog. Afin que l’envie de grignoter diminue et disparaisse, il est important de bien mâcher la nourriture et de respecter la règle des six goûts. Si un goût vient à manquer dans notre assiette, le corps va le réclamer sous forme d’une envie de grignoter tel ou tel aliment, et ce, même si la digestion en cours n’est pas terminée. L’usage de poudres d’épices, appelées churnas, adaptées à chaque constitution ou à chaque saison, Vata churna, Pitta churna ou Kapha churna, s’avère utile dans ce cas. Ces churnas comportent les six goûts et satisfont donc tous les neurorécepteurs de la langue chargés de les reconnaître. Il est conseillé en outre de commencer le repas par les aliments lourds comme les crudités ou les desserts sucrés. Finir son repas sur une note sucrée, habitude largement ancrée depuis l’enfance, peut également favoriser le grignotage. C’est pourquoi il est conseillé de terminer son repas avec quelques gorgées d’eau chaude. Aussitôt après, il est bon de se rincer la bouche ou de se brosser les dents de façon à ce qu’aucun des neurorécepteurs de la langue ne reste activé après le repas.

Autre constat majeur : l’envie de grignoter augmente lorsque l’ama accumulé dans la physiologie augmente. L’inverse est également vrai. Ceux qui ont eu l’occasion de faire de longues cures de Panchakarma savent que ces envies disparaissent d’elles mêmes sans le moindre effort suite au nettoyage en profondeur de la physiologie. Dans le cas où un Panchakarma ne peut être envisagé dans un délai raisonnable, l’Ayurvéda conseille de mettre en route toutes les techniques censées éliminer ama (voir à ce sujet http://la-voie-de-l-ayurveda.com/sept-strategies-de-layurveda-pour-lutter-contre-ama/) et renforcer le feu digestif. Boire toutes les demi-heures de petites gorgées d’eau chaude une heure après le repas. Si le feu digestif est affaibli, ajouter une ou deux rondelles de gingembre frais dans l’eau chaude et prendre un peu de gingembre frais avec une pincée de sel et quelques gouttes de citron une heure avant le repas. L’Ayurvéda Maharishi propose en outre deux préparations pour débarrasser le corps encore plus vite d’ama. Elles sont connues sous le nom de Detox et Detox Pitta[5]. Alors que la plupart des préparations ayurvédiques nettoient le colon et le tube digestif, Detox et Detox Pitta nettoient toute la physiologie à partir du foie et du métabolisme. Ce processus réduit ama et purifie les glandes sudoripares ainsi que les organes d’élimination. Les envies de grignoter diminuent alors naturellement. Si une envie se présente néanmoins, boire un peu d’eau chaude et attendre cinq minutes. Si elle persiste, boire à nouveau un peu d’eau chaude et attendre cinq minutes. Si elle ne part pas, manger alors une ou deux tranches d’une pomme bien mûre. En principe, cela devrait suffire.

Le repas familial ancre de bonnes habitudes

Le repas familial ancre de bonnes habitudes

L’envie de grignoter cache souvent une addiction au sucre et aux édulcorants de tout poil. L’envie d’un carré de chocolat ou d’un gâteau est très courante. L’addiction au goût sucré est un phénomène récent qui prend des proportions alarmantes depuis que l’industrie utilise des variantes de fructose sous forme de sirop de maïs pour sucrer toutes les préparations, y compris dans le « bio ». A la consommation de sucre blanc (saccharose) s’ajoute donc la consommation souvent invisible de fructose. Ainsi, un français consomme en moyenne 25 Kg de sucre blanc par an et près de 40 Kg par an de fructose. Les scientifiques estiment que les effets de la fructose sont pires que ceux du sucre blanc, ce qui n’est pas peu dire. Une analyse conjointe de l’Université de Californie Sud et de l’Université d’Oxford montre que la fructose augmente l’appétit et diminue le sentiment de satiété. En qualité de « sucre lent », elle augmente la graisse abdominale et favorise le diabète. Dans les deux cas, sucre raffiné ou fructose, il s’agit d’addictions pour lesquelles l’Ayurvéda propose plusieurs remèdes.

Les édulcorants industriels sont des poisons

Les édulcorants industriels sont des poisons

Bien entendu, l’Ayurvéda déconseille de consommer tous les édulcorants industriels, considérés comme des poisons. Les produits sucrants préconisés par l’Ayurvéda sont le sucre blanc candi, le sucre de canne non raffiné, le sucre de palme, le sirop d’érable et le miel. Pour rompre l’addiction aux sucres industriels, il est conseillé d’augmenter la consommation de graisses comme le ghee ou l’huile d’olive biologique. Notre société a diabolisé les graisses sous prétexte de régimes, ce qui n’est pas idéal pour le bon fonctionnement de la physiologie. Le sentiment de satiété et de satisfaction après un repas est directement lié aux graisses. Il faut juste faire attention à adapter ce conseil à votre constitution. Il est également conseillé d’augmenter la consommation de fibres, considérés par les nutritionnistes comme d’excellents « coupe-faim ». On trouve des fibres solubles dans les fruits[6] et les baies à pépin et des fibres insolubles dans les céréales et les pommes de terre. Un dernier conseil : inclure des haricots blancs dans l’alimentation, notamment la variété « Italian Borlotto ». Une recherche récente a montré que cette variété réduit le taux de ghréline, l’hormone de la faim[7].

 

Jo Cohen

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Crédits photos : DR



[1]                               L’obésité est un excès de graisse mesuré par l’indice de masse corporelle (IMC). Elle est considérée comme une maladie, perturbant le bien-être biologique, physiologique, psychologique et social de l’individu. Le calcul est le suivant : IMC = poids (en kilos) divisé par taille2 (en mètres carrés). Chez l’adulte, un IMC compris entre 25 et 29,9 kg/m2 indique un surpoids, un IMC supérieur à 30 kg/m2 indique un état d’obésité et au-delà de 40 kg/m2 un état d’obésité morbide.

[2]                               C’est le résultat de l’enquête Obépie commanditée par les laboratoires Roche à la fin des années 90.

[3]                               Le Pr Michel Krempf est chef du service endocrinologie, maladies métaboliques et nutrition au CHU de Nantes.

[4]                               Benson & Wallace, Decreased drug abuse with Transcendantal Meditation, a study of 1862 subjects. Proceedings of the International Conference on Drug Abuse.

[5]                               Detox Pitta est plus adapté aux constitutions avec un fort Pitta. Detox et Detox Pitta se commandent sur le site http://maharishi.co.uk

[6]                               L’Ayurvéda comme tous les nutritionnistes recommandent de manger les fruits en dehors des repas.

[7]                                          British Journal of Nutrition. Phaseolus vulgaris extract. 2013. May;109(10):1989-95 et Downey,M.  Life Extension Mag. Targeting Appetite Hormones to Prevent Food Cravings.  Feb. 2014

 

11 réflexions sur « Arrêtez de grignoter grâce à l’Ayurvéda »

  1. Christiane Soucy

    Bonjour Mr. Cohen..
    Je vous remercie pour les articles sur l’Ayurvéda que vous me faites parvenir. C’est toujours très intéressant.
    Ce sont souvent des conseils simples mais qui font toute la différence. Je m’efforce de les suivre le plus possible. A mon tour, je peux donner des petits conseils de sagesse à mon entourage.
    Christiane ….Québec

    Répondre
    1. Jo Cohen

      Bonjour Christiane,

      L’Ayurvéda s’appuie sur les principes de la nature qui sont toujours simples. Les complications sont crées par les êtres humains. Merci de faire connaître ce blog à vos proches.
      Cordialement
      Jo Cohen

      Répondre
  2. Ludovic

    Merci pour ces conseils. Par contre au niveau des sucres, il y à le sirop d’agave que je viens de découvrir. Est-il conseillé ou non par l’ayurveda ?

    Répondre
    1. Jo Cohen

      Bonjour Ludovic

      L’Ayurvéda ignore tout de cette plante originaire du Mexique et dont est tiré le sirop d’agave. Au sujet du sirop d’érable, également inconnu en Inde, il a été goûté par des médecins ayurvédiques qui l’ont validé. Il faudrait leur demander leur avis si vous en connaissez un dans votre entourage. Je sais que le sirop d’agave contient une forte dose de fructose, j’aurais donc personnellement tendance à être méfiant vis à vis de ce produit. Mais ce n’est là qu’un avis personnel.
      Cordialement
      Jo Cohen

      Répondre
      1. Ludovic

        D’accord merci pour ta réponse.
        Non je ne connais pas de médecin ayurvédique, et effectivement de nombreuse témoignage montre que le sirop d’agave comporte une forte quantité de sirop d’agave.
        Par hasard, Jo Cohen aurais-tu l’intention d’écrire un livre sur l’ayurvéda ? ça serait cool car je n’ai pour l’instant trouvé aucun ouvrage complet et beaucoup comporte des erreurs.

        Répondre
        1. Jo Cohen

          Bonjour Ludovic

          Je projet d’écrire un livre sur l’Ayurvéda mais il te faudra être patient car ce n’est pas dans mes objectifs à court terme. Merci en tous cas de ton intérêt pour l’Ayurvéda.

          Bonne journée

          Jo

          Répondre
    1. Jo COHEN

      Bonsoir Philippe

      Le terme chocolat n’existe pas dans les traités fondamentaux de l’Ayurvéda comme la Caraka Samhita. Il n’y a donc pas de position officielle à ce sujet. Toutefois, j’ai eu l’occasion de participer à plusieurs consultations ayurvédiques de médecins indiens qui prenaient le pouls d’enfants. Ils m’ont expliqué que le chocolat est une substance qui crée un ama qui colle dans la physiologie, au point qu’ils reconnaissaient immédiatement ce qu’ils appellent un « pouls chocolat ». Ils conseillaient aux parent de limiter la consommation de chocolat de leurs enfants. J’en conclus que le conseil vaut également pour les adultes. L’Ayurvéda n’aimant pas interdire, on peut manger de temps en temps un carreau de chocolat, noir de préférence car moins Kapha, et prendre du gingembre après.

      Cordialement
      Jo

      Répondre
  3. matard

    bonjour
    je cherche a me procurer pour les planter ds mon jardin des graines de amla ,neem,boswellia,ashwangandha et d’autre si c’est possible .
    peu être pourriez vous m’indiquer ou je peux me procurer ses semences???

    cordialement a vs
    pierre

    Répondre
    1. Jo COHEN

      Bonjour Pierre

      Vous trouverez le curcuma, le gingembre et autres classiques chez Vilmorin ou Truffaut.
      Des choses plus rares, tentez Brin d’Herbe.
      Le spécialiste de ces questions est Patrick Nicolas qui sera à la conférence du 21 juin.
      Cordialement
      Jo

      Répondre
  4. colime

    Bonjour monsieur

    Je viens de découvrir votre site
    et vous remercie pour vos articles.

    Je voudrais m’inscrire à la new-letter
    mais je ne trouve pas le lien.

    Merci à vous de m’aider.
    Colime

    Répondre

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